Lundi soir, le titre Target terminait la séance boursière en hausse à 52,47 dollars. Selon l'agence Bloomberg, l'investisseur William Ackman venait de porter sa participation dans Target à hauteur de 10% entraînant une hausse de 3,5% du cours de Bourse. Mais après la clôture de Wall Street, le deuxième distributeur américain annonçait que les ventes de décembre, à périmètre comparable, seraient revues à la baisse, alors que le groupe tablait jusqu'à présent sur une hausse de 5%. Elles devraient désormais s'inscrire dans une fourchette allant d'une baisse de 1% à une hausse de 1% en données ajustées des variations calendaires.

Les hausses récentes de nombreux biens de consommation, comme le carburant ou les produits laitiers, associées aux hausses des hypothèques, freinent les dépenses des consommateurs. Eric Beder, analyste distribution au sein du cabinet Brean Murray Carret & Co, estime que ce sont les clients réguliers, et notamment les plus pauvres, qui ont le plus réduit leurs dépenses. Malgré un rebond dans la fréquentation de ses points de ventes dans la semaine close le 22 décembre, la tendance défavorable engagée dès Thanksgiving (22 novembre) ne peut être renversée. Target n'est pas le seul distributeur à souffrir: Sears et Macy's peinent également en cette fin d'année qui est la plus calme depuis cinq ans.

Après la baisse inattendue de ses profits au troisième trimestre, Target envisageait de racheter près de 10 milliards de ses titres, et de vendre son portefeuille de crédit à la consommation estimé à 7 milliards de dollars. Compte tenu du poids important des ventes du mois de décembre - elles ont représenté 16 % du chiffre d'affaires annuel en 2006 - le distributeur américain ne pense pas pouvoir atteindre son objectif d'accroître son bénéfice par action au quatrième trimestre. Le 10 janvier 2008, Target publiera les résultats définitifs des ventes du mois de décembre.