L'avenir s'assombrit dangereusement pour la banque Northern Rock

Ses deux principaux actionnaires, Lloyds TSB et Baillie Gifford, ont annoncé avoir réduit leur participation. Le titre chute une nouvelle fois à Londres

L'horizon s'assombrit dangereusement pour le britannique Northern Rock. Le numéro cinq du crédit hypothécaire en Grande-Bretagne, qui bataille pour sa survie après avoir rencontré de graves difficultés de refinancement sur le marché des prêts interbancaires, trébuche une nouvelle fois à la Bourse de Londres. Le marché redoute que la banque fasse l'objet d'une offre de rachat bien en deçà de sa valeur en bourse.

"Des informations selon lesquelles les prix offerts pour Northern Rock seraient fortement revus à la baisse circulent en ce moment sur le marché", confiait ce mercredi matin un gérant à l'agence Bloomberg. Selon Thomson Financial, les banques britanniques Lloyds TSB et HBOS auraient indiqué n'avoir aucune intention de se porter acquéreur de Northern Rock.

Les mauvaises nouvelles se multiplient pour le groupe. Même ses deux principaux actionnaires semblent le lâcher en réduisant significativement leur participation. La société de gestion Baillie Gifford, qui détenait encore récemment près de 6% des droits de vote, a annoncé être descendue à 5%. Scénario similaire pour Lloyds TSB qui de son côté a ramené ses droits de vote à 4% contre 4,7% auparavant. En revanche, la banque allemande Deutsche Bank a fait savoir qu'elle a acquis vendredi dernier 3,64% du capital de Northern Rock.

Les problèmes de financement de Northern Rock avaient contraint en fin de semaine dernière la Banque d'Angleterre à voler au secours de la banque en lui accordant une ligne de crédit exceptionnelle pour l'aider à surmonter ses besoins de liquidités. Mais cette intervention a semé la panique chez les clients de Northern Rock qui pendant plusieurs jours se sont rués aux guichets de la banque pour retirer leur dépôts. En l'espace de trois jours, quelque 2 milliards de livres sterling auraient ainsi été retirés, soit l'équivalent de près de 10% des dépôts. En dépit de multiples appels au calme, les images de files d'attente d'épargnants devant les agences de Northern Rock ont contraint le gouvernement britannique à intervenir lundi pour garantir les dépôts.

Aujourd'hui, cette affaire Northern Rock prend une tournure plus politique. Très critiqué pour son action jugée trop tardive, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mervyn King, est montré du doigt. Son rendez-vous devant la Commission parlementaire pour les questions financières sera pour lui l'occasion de s'expliquer sur la gestion de cette crise.

Le titre Northern Rock cède 8% à la Bourse de Londres. Il avait déjà lourdement chuté de 31% jeudi et 35% vendredi avant de se reprendre nettement lundi.

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