Porsche lance son offensive sur Volkswagen

Le constructeur allemand lance aujourd'hui son offre d'achat sur son compatriote. Il confirme proposer 100,92 euros par action ordinaire. Tenu juridiquement de lancer l'OPA, il n'a nullement l'intention d'acheter l'ensemble des actions de VW

Le plan de Porsche se déroule comme prévu. Le constructeur de voitures de luxe annonce ce mercredi lancer son offre d'achat obligatoire sur son compatriote Volkswagen (VW) à 100,92 euros par action ordinaire, comme annoncé samedi dernier. Il a par ailleurs confirmé détenir désormais 30,94 % des droits de vote, après avoir exercé une option d'achat de 3,6 % sur le capital de VW. C'est ce franchissement du seuil des 30 % qui contraint conformément à la législation alleamande le fabricant de la 911 à déclencher une offre de rachat sur l'ensemble de son concurrent. Porsche devrait donc ne pas tarder à pouvoir exécuter son plan de prise de contrôle et de protection de son principal fournisseur.

Car le réel objectif de la manoeuvre est en fait de préserver le groupe de Wolfsburg de l'appétit de prédateurs étrangers. Car à 100,92 euros par action, l'OPA n'a aucune chance de réussir. Le cour actuel étant de 114 euros, peu d'actionnaires devraient apporter leurs titres. Tenu juridiquement de lancer l'OPA, il n'a nullement l'intention d'acheter l'ensemble des actions de VW. Porsche devrait avoir les mains libres pour accroître tranquillement sa prise de contrôle du numéro un européen de l'automobile, en acquérant des titres sur le marché sans avoir à racheter l'ensemble des actionnaires minoritaires. De plus, il pourra porter sa participation jusqu'à 50 % sans avoir à en demander l'autorisation ni à relever son offre. De son côté, VW va s'affranchir de la pression des marchés et peut préserver ses emplois Dans un entretien au journal allemand Bild paru aujourd'hui, Martin Winterkorn, le président du directoire de VW, assure que son groupe ne supprimerait pas de nouveaux emplois (après le plan de réduction de 20.000 postes annoncés en 2006) et doit au contraire accroître sa productivité.

A l'origine de cette offensive, le président du conseil de surveillance de VW, Ferdinand Piëch. Propriétaire de 13% du capital de Porsche, il a toujours nourri l'espoir de regrouper les deux groupes. Les chiffres sont là pour expliquer une alliance a priori étonnante. Alors que VW a dégagé lors de son dernier exercice fiscal 2,75 milliards de bénéfice net pour 5,7 millions de voitures vendues, Porsche a affiché 1,39 milliard d'euros pour seulement... 96.000 véhicules...

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