Croissance de 0,6% à 0,8% au quatrième trimestre en France, selon Breton

Sur France 2 ce matin, Thierry Breton a estimé que la croissance française sera "comprise entre 0,6 et 0,8%" au quatrième trimestre de 2006, soit moins que prévu par l'Insee (0,9%). Les nouvelles estimations du ministre de l'Economie et des Finances sont en retrait par rapport à ses dernières déclarations. Le déficit commercial s'est creusé à 2,834 milliards en novembre, la production industrielle s'est effritée (-0,2%), tandis que le déficit budgétaire a été réduit par rapport à novembre 2005.

Invité ce matin de l'émission de télévision "Les quatre vérités"sur France 2, Thierry Breton a livré ses dernières estimations pour la croissance française au quatrième trimestre. Selon le ministre de l'Economie et des Finances, la croissance française sera "comprise entre 0,6 et 0,8%" au quatrième trimestre de 2006, soit moins que prévu par l'Insee. Pour atteindre le bas de la fourchette de 2 à 2,5% fixée par le gouvernement pour l'élaboration du budget 2006, il faudrait que la croissance atteigne 0,7% au quatrième trimestre, indique Mathilde Lemoine, économiste chez HSBC.

"J'ai indiqué qu'en ce qui concerne le quatrième trimestre, je voyais une croissance comprise entre 0,6 et 0,8%. L'Insee était un peu plus optimiste, voyait 0,9%, moi je maintiens mon 0,6-0,8%", a déclaré ce matin Thierry Breton. "On a eu un accident technique au troisième trimestre mais la croissance est robuste", a-t-il ajouté.

Ces déclarations apparaissent néanmoins en retrait par rapport à ce qu'avait dit le ministre lors de sa dernière conférence de presse, le 19 décembre. Thierry Breton avait alors déclaré qu'il prévoyait une "bonne, voire très bonne" croissance au quatrième trimestre, sans faire de pronostic chiffré mais en rappelant que l'Insee prévoyait une hausse de 0,9% du PIB sur les trois derniers mois de l'année.

Il avait alors réaffirmé que le gouvernement tablait sur une croissance "entre 2 et 2,5%" pour l'ensemble de l'année 2006. La croissance a été nulle au troisième trimestre, après une bonne performance de 1,1% au deuxième.

Par ailleurs les Douanes ont annoncé ce mercredi que le commerce extérieur avait enregistré en novembre un déficit de 2,834 milliards d'euros en données corrigées, après un déficit de 2,794 milliards en octobre (2,706 milliards en première estimation). Les économistes interrogés par l'agence Reuters attendaient en moyenne un déficit moindre, de 2,30 milliards d'euros en novembre. Sur les onze premiers mois de l'année 2006, le commerce extérieur français enregistre un déficit cumulé de 26,225 milliards d'euros en données corrigées, contre un déficit de 20,158 milliards d'euros au cours de la même période de 2005.

"Des chiffres décevants une fois de plus, malgré une croissance de la zone euro proche de 3% cette année", commente Mathilde Lemoine. "Outre les difficultés du secteur automobile, la France souffre de problèmes de différenciation, de compétitivité-prix et du manque d'exportation des petites entreprises", commente l'économiste.

Les importations ont atteint 35,744 milliards d'euros en novembre, après 35,078 milliards en octobre. Et les exportations se sont élevées à 32,91 milliards d'euros, après 32,284 milliards en octobre. Le déficit énergétique a atteint 3,74 milliards d'euros en données corrigées, après un déficit de 3,554 milliards en octobre. La France a vendu en novembre 26 Airbus, qui lui ont rapporté 1,51 milliard d'euros (22 Airbus et 1,197 milliard d'euros en octobre)

De son côté, la production industrielle s'est effritée en novembre, diminuant de 0,2% par rapport à octobre, après être restée stable (évaluation révisée) le mois précédent, selon l'Insee. La seule production manufacturière (calculée hors énergie et industries agricoles et alimentaires) a baissé de 0,2% en novembre, après une hausse de 0,3% en octobre. Une déception pour les économistes, qui s'attendaient en moyenne à un rebond de 0,5%, en raison des anticipations de demande allemande et compte tenu des enquêtes de conjonctures rassurantes.

"Même si ce facteur est souvent très erratique, il n'en est pas moins une très claire indication de la croissance", indique Mathilde Lemoine. De fait, la croissance du troisième trimestre aurait été de 0,2%, et non de 0%, si la production industrielle avait été stable. Pour les trois derniers mois de l'année, l'acquis est de 0,5% fin novembre ; il faudrait dont un fort rebond en décembre pour atteindre une stabilité. Dans ces conditions, c'est le niveau des stocks, qui a montré des variations aussi fortes qu'inatttendues cette année, qui devrait permettre la croissance annoncée ce matin par Thierry Breton.

Enfin, le déficit budgétaire s'établissait à 54,87 milliards d'euros fin novembre 2006, soit 3,7 milliards d'euros de moins que fin novembre 2005 (58,57 milliards d'euros), a indiqué le ministère des Finances.

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