Budget et commerce, les déficits français continuent à se creuser

A fin mai, le déficit budgétaire s'établissait à 49,58 milliards d'euros contre 42 milliards un an plus tôt. Parallèlement, le déficit commercial s'est encore creusé en mai par rapport à avril, passant de 2,493 à 3,015 milliards d'euros

Christine Lagarde, la nouvelle ministre de l'Economie va avoir fort à faire pour redresser la situation économique de la France. On a en effet appris ce vendredi que le déficit budgétaire tricolore continuait à se creuser. A fin mai, il s'établissait à 49,58 milliards d'euros contre 42 milliards un an plus tôt.

Le ministère du Budget souligne toutefois que 2006, avec des reports financiers, a été "particulièrement atypique". Fin mai 2005, le déficit budgétaire atteignait 51,47 milliards d'euros, rappelle Bercy.

Le communiqué ministériel note que "la dégradation apparente du déficit budgétaire observée en mars 2007 (qui était alors de 18 milliards d'euros d'une année sur l'autre), liée à des décalages calendaires tant en recettes qu'en dépenses, s'était fortement atténuée en avril" et "continue de se résorber en mai".
Fin mai, les dépenses du budget général s'élevaient à 116,26 milliards d'euros, soit environ 5,3 milliards de plus qu'à la même période de 2006.

Pour le ministère du Budget, cela "traduit un retour à la normale dans le profil d'exécution de la dépense" par rapport à 2006 dont le début d'année avait été marqué par "les effets d'amorçage" de la mise en oeuvre du nouveau cadre budgétaire et comptable de la Lolf (loi organique relative aux lois de finances).

Côté recettes, fin mai 2007, elles s'établissent à 85,41 milliards d'euros, soit environ 2,2 milliards d'euros de moins qu'un an plus tôt.

Le ministère souligne qu'"à périmètre constant, les recettes fiscales nettes s'inscrivent en légère progression de 0,5% par rapport à la même période de l'année dernière", soit environ 500 millions d'euros. Pas de quoi crier à la "cagnotte".

Car si les recettes de TVA nette progressent sensiblement (+ 3 % soit 1,5 milliard d'euros de mieux), les rentrées d'impôt sur les sociétés sont plus que compensées par "le niveau élevé des remboursements et dégrèvements en ce début d'année", d'ou solde net en retrait de cent millions d'euros d'une année sur l'autre.

Même tendance à la modération pour l'impôt sur le revenu (-1,5% soit 400 millions d'euros de moins d'une année sur l'autre) en raison de l'entrée en vigueur de la réforme du barème, qui s'est traduite par une baisse automatique des acomptes versés par les contribuables.

Si le déficit budgétaire se creuse en France, il en va de même pour le déficit commercial, un sujet pourtant cher au coeur de Christine Lagarde qui avait en charge le commerce extérieur dans le précédent gouvernement, celui de Dominique de Villepin.

Il s'est encore creusé en mai par rapport à avril, passant de 2,493 à 3,015 milliards d'euros, en données corrigées des variations saisonnières, selon les Douanes. Sur douze mois, le déficit cumulé s'établit à 27,609 milliards d'euros.

En mai, les exportations ont diminué, passant de 33,133 à 32,458 milliards d'euros - du fait de la baisse de grands contrats dans les transports (avril avait connu la livraison d'un paquebot pour le Panama, le nombre d'Airbus livrés est passé d'un mois sur l'autre de 27 à 22 soit 1,136 milliard d'euros contre 1,361) alors que les importations sont presque restée stables, de 35,626 à 35,473 milliards, alimentées notamment par des achats de Boeing.


Progression de l'indice de référence des loyers
L'indice de référence des loyers pour le parc locatif privé a progressé de 2,92% en glissement annuel au premier trimestre 2007, après une hausse de 3,23% au trimestre précédent, selon les données publiées vendredi par l'Insee. Entré en vigueur le 1er janvier 2006, cet indice s'est substitué à la moyenne associée à l'indice du coût de la contruction (ICC) comme référence pour le calcul du plafond des hausses de loyer. Cette réforme visait à limiter l'impact sur la revalorisation des loyers des fortes hausses des prix des matières premières, intégralement prises en compte dans l'ICC.
L'indice de référence des loyers, publié trimestriellement comme l'ICC, prend en compte, à hauteur de 60%, l'indice des prix à la consommation (hors tabac et hors loyers) calculé par l'Insee, l'ICC, également calculé par l'Insee, à hauteur de 20%, et l'indice des prix des travaux d'entretien et d'amélioration du logement (IPEA) du MEDAD (ministère de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables). L'indice du coût de la construction affiche une progression de 1,69% en glissement annuel au premier trimestre 2007 après +5,56% au quatrième trimestre 2006.

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