La France a un besoin urgent de réformes, préconise l'OCDE à la Commission Attali

L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), consultée par la commission Attali sur la croissance, plaide une nouvelle fois pour des réformes, notamment en matière de fiscalité ou de marché du travail. Son secrétaire général, Angel Gurria, regrette "une certaine crainte de l'avenir et une méfiance vis-à-vis du changement" qui caractériseraient la France.

La France possède beaucoup d'atouts qui sont reconnus internationalement, mais elle a besoin de réformes dans des domaines tels que la fiscalité et le marché du travail afin de pouvoir répondre pleinement à son potentiel de croissance, a fait valoir le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, sollicité par la Commission pour la libération de la croissance française présidée par Jacques Attali. "L'expérience internationale suggère que pour s'assurer la place qui est la sienne dans la mondialisation, la France doit persévérer dans ses réformes afin de tirer le meilleur parti de ses atouts," a constaté Angel Gurría.

"Depuis le milieu des années 90, la France croît, certes, mais elle perd du terrain par rapport à des partenaires importants, alors qu'elle en gagnait auparavant. Ce qui frappe surtout en France c'est une certaine crainte de l'avenir et une méfiance vis-à-vis du changement", insiste le secrétaire général de l'OCDE.

Répondant à l'invitation de la Commission de fournir les analyses de l'OCDE sur l'économie française, Angel Gurría a cité cinq éléments qui selon lui contribuent au manque de confiance économique des Français: le manque de clarté sur le cadre macroéconomique à long terme; le fonctionnement insatisfaisant du marché du travail; la faiblesse du système éducatif pour une partie importante de la jeunesse; des réformes pro-concurrentielles qui avancent plus lentement que dans d'autres pays; une fiscalité relativement complexe et peu attractive, pesant fortement sur le travail.

"Des réformes ont été engagées, sur les retraites, sur la santé, sur la réduction du nombre de fonctionnaires, sur la qualité des finances publiques, mais on sait qu'elles ne constituent qu'un début et qu'il faudra aller plus loin," a-t-il déclaré. "La phase de prise de conscience des problèmes est tout à fait utile pour que la population adhère aux réformes nécessaires, mais il ne faut pas non plus laisser ensuite trop longtemps sans réponse les questions de long terme qui ont été soulevées, sous peine de créer un sentiment d'inquiétude et d'incertitude."

En préparation de l'intervention d'Angel Gurría devant la Commission, l'OCDE a préparé un recueil d'analyses et de réflexions sur l'économie française, sous le titre "Le pari de la croissance". Cette publication, qu'Angel Gurría a présentée à Jacques Attali et aux membres de la Commission, comporte une série de recommendations en ce qui concerne des domaines comme le marché du travail, l'education, la fiscalité, l'innovation, l'environnement et la concurrence dans le marché des biens et services.

"Aujourd'hui, la France semble décidée à prendre en main son avenir en menant les réformes d'envergure qui lui permettront de relancer sa croissance et sa compétitivité. L'OCDE se joint à cet effort, et nous faisons le pari de la relance de la croissance française. Un pari qui, j'en suis certain, sera gagnant !", a conclu Angel Gurria.

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