Le consortium bancaire clarifiera ses intentions sur la reprise d'ABN Amro le 27 mai

Maurice Lippens, président du groupe Fortis, a déclaré qu'aucune décision sur une offre publique n'avait encore été prise.

Le consortium bancaire européen engagé dans la bataille pour la reprise d'ABN Amro clarifiera sa position dimanche, a déclaré le président du groupe Fortis, Maurice Lippens, ce mercredi lors de l'assemblée générale des actionnaires à Bruxelles. "Nous délibérons toujours sur la position à prendre", a expliqué Maurice Lippens en assemblée générale, ajoutant qu'"aucune décision sur une offre publique [n'avait] déjà été prise".

Selon la loi néerlandaise sur les offres d'achat, le trio de banques a jusqu'à dimanche pour faire connaître ses intentions mais le consortium composé de Royal Bank of Scotland, du belgo-néerlandais Fortis et de l'espagnol Santander (SCH) avait précédemment indiqué qu'il ferait le point sur ses intentions avant le 27 mai. Maurice Lippens a expliqué que le consortium n'avait pas encore décidé de la prochaine étape, en raison de la dimension judiciaire prise par la vente de la filiale américaine d'ABN Amro, LaSalle Bank. "Nous examinons toutes les options parce qu'il s'agit vraiment d'un terrain miné", a-t-il ajouté.

Trois options s'offrent encore au trio : soumettre une offre en bonne et due forme, retirer sa proposition ou demander une prolongation jusqu'à ce que la justice néerlandaise se prononce sur le sort de LaSalle. Depuis le début de la bataille pour la reprise de la banque, la direction d'ABN Amro a, on s'en souvient, manifesté une très nette préférence pour une reprise par la banque britannique Barclays, avec laquelle elle a abouti le 22 avril à un accord la valorisant à 67 milliards d'euros. Cet accord prévoyait également la vente de sa filiale américaine LaSalle à Bank of America (BoA) pour 21 milliards de dollars. Le consortium de banques avait fait une contre-offre - non officielle - valorisant ABN Amro à près de 71 milliards d'euros, assortie d'une offre de 24,5 milliards de dollars sur LaSalle, aussitôt rejetée par la direction d'ABN Amro.

Le 3 mai, suite à une plainte de l'Association néerlandaise des petits actionnaires (VEB), qui accusait ABN Amro de favoriser Barclays en vendant séparément LaSalle, la justice néerlandaise a ordonné le gel de la cession de LaSalle à BoA, exigeant que les actionnaires puissent voter sur le sujet. ABN Amro, Barclays et Bank of America ont fait appel de cette décision.

De leur côté, Barclays et ABN Amro ont fait part ce mercredi d'"excellents progrès" dans leurs négociations avec les régulateurs concernés par leur fusion, dont ils espèrent envoyer les documents officiels aux actionnaires en juillet. Les deux groupes ont précisé, dans un communiqué formel publié un mois après l'annonce de l'opération, avoir déjà déposé leur dossier auprès des régulateurs du Royaume-Uni et aux Pays-Bas, les premiers concernés par le plus gros rapprochement bancaire de tous les temps. Ils disent avoir confiance dans le verdict des autorités de la concurrence et estiment "que les questions de régulation ne devraient pas avoir d'impact significatif sur le calendrier de l'opération".

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