La République centrafricaine juge "irrégulière" la reprise d'une mine par Areva

Le groupe nucléaire français a racheté ces derniers mois le canadien UraMin, qui exploite des mines en Centrafrique, en Namibie et en Afrique du Sud.

La route de l'Afrique est semée d'embuches pour Areva. Le gouvernement centrafricain a en effet jugé "irrégulière" la reprise de l'exploitation de la mine d'uranium de Bakouma, dans l'extrême-est du pays, par le groupe nucléaire français Cette annonce fait suite au rachat par Areva du producteur canadien d'uranium UraMin pour 2,5 milliards de dollars. Le groupe possède en effet des mines d'uranium en Afrique du Sud, en Namibie et en Centrafrique. Avec cette acquisition, Areva ambitionne de porter sa production à 19.000 tonnes à l'horizon 2012.

"Cette opération est irrégulière au regard des dispositions légales centrafricaines et des clauses contractuelles. De plus, elle a été réalisée au mépris des droits et intérêts du peuple centrafricain", explique dans un communiqué, lu à la radio nationale par le porte-parole du gouvernement Aurélien-Simplice Zingas. "Le gouvernement centrafricain reste fermement attaché à la réalisation du projet d'exploitation et de mise en valeur du minerai d'uranium de Bakouma. Il tient cependant à ce que toute opération relative à cette exploitation soit aussi profitable au peuple centrafricain, afin d'obtenir le juste respect de ses intérêts légitimes". Le gouvernement a "mandaté une équipe d'avocats nationaux et internationaux, pour parvenir à une solution négociée avec les sociétés UraMin et Areva".

Depuis le début de la semaine, les médias d'Etat, radio et télévision, multiplient des émissions "micro en balade" au cours desquelles les Banguissois manifestent leur mécontentement face à la reprise de l'exploitation d'Uramin de Bakouma par Areva, sans l'avis du gouvernement. D'anciennes accusations contre la France refont surface, concernant la contamination radioactive de populations locales. Selon une source au ministère des Mines, la société française Cogema, qui avait démarré l'exploitation de l'uranium de Bakouma dans les années 70 dans des mines à ciel ouvert "a occasionné d'énormes dégâts radioactifs contre la population". En avril 2007, des associations avaient aussi fait état de contaminations radioactives au Gabon et au Niger, demandant au groupe Areva de "prendre ses responsabilités" environnementales et sanitaires. La Cogema avait cessé rapidement ses activités en Centrafrique, estimant que l'uranium centrafricain n'était pas de bonne qualité.

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