Les mises en chantiers américaines rebondissent en février, mais les permis de construire reculent

Les mises en chantier ont progressé de 9% au cours du mois de février. En revanche, les permis de construire ont baissé de 2,5%.

Les mises en chantier aux Etats-Unis ont fortement progressé en février, de 9% sur le mois, leur plus forte hausse depuis janvier 2006, faisant suite à une baisse de 14,3% en janvier. En rythme annualisé, elles ont porté sur 1,525 million d'unités le mois dernier, contre 1,399 million (révisé de 1,408 million) en janvier, selon les chiffres communiqués ce mardi par le département du Commerce. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 1,45 million.

De leur côté, les permis de construire ont en revanche baissé de 2,5%, au rythme de 1,523 million. Le rebond des mises en chantier, rassurant pour le marché immobilier, a permis aux "futures" à Wall Street d'effacer leurs pertes tandis que le marché obligataire réduisait ses gains.

Selon Mark Vitner, économiste chez Wachovia Securities, "ce rebond n'est pas une surprise après la baisse de janvier, les mois d'hiver sont extrêmement volatils. Mais il est clair que le marché immobilier n'a pas encore trouvé un plancher. Les principaux constructeurs cherchent encore à écouler leurs stocks. Je pense que cela ne change rien du tout pour la Fed, elle va probablement maintenir ses taux inchangés en conservant un biais restrictif. Peut-être devra-t-elle reconnaître que l'éclatement de la bulle du marché immobilier constitue une menace pour l'économie. Elle dira probablement que les difficultés semblent limitées au marché "subprime" et qu'elle continuera de surveiller la situation".

Pour Kurt Karl, économiste chez Swiss Re à New York, "il y a stabilisation à un niveau très bas. Cela va peut-être durer plusieurs années. Il y a beaucoup de stocks et il faudra bien les écouler. Le fait que le temps (froid) n'ait pas eu plus d'impact est une surprise. A y regarder de plus près, les gains dans le Sud et l'Ouest ont compensé des baisses dans le Nord-Est et le MidWest".

De son côté, Pierre Ellis, chez Decision Economists, estime que "la hausse des mises en chantier est plus forte que prévu, mais si on regarde par région la moyenne sur les deux premiers mois de l'année est clairement baissière par rapport aux niveaux de l'automne. On voit bien qu'on est encore à un stade d'écoulement des stocks et l'idéal serait qu'il se termine le plus vite possible, sans plus de dégâts pour le PIB ou les prix. Le nombre de permis reste élevé par rapport aux mises en chantier, donc leur déclin n'est pas étonnant".

Pour Matthew Strauss, analyste chez RBC Capital Markets à Toronto, "globalement, ceci confirme notre vision d'un marché immobilier qui a touché le fond à des niveaux cycliques bas. Cela est de bon augure pour la stabilité du marché immobilier américain et pour l'économie américaine en général. Dans une certaine mesure, la statistique limite la perspective de baisse des taux américains. S'agissant du dollar, il n'y a pas eu de grosse réaction car les marchés sont concentrés sur la décision de la Fed (Réserve fédérale) demain."

Enfin, Jim Caron, analyste chez Morgtan Stanley, juge que "les Treasuries ont eu une réaction normale. D'un mois sur l'autre, la statistique affiche une forte hausse, mais en données annuelles c'est plutôt baissier. Il y a eu en partie un ajustement par rapport aux conditions météorologiques. Cette statistique, avec toutes les nuances qu'elle comporte, ne donne pas au marché (obligataire) une direction très claire. On va voir ce que fait Wall Street, mais le facteur principal sera la décision de la Fed demain".

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