L'OCDE engage l'Inde à lancer de nouvelles réformes économiques

L'OCDE salue le dynamisme de la croissance indienne qui pourrait atteindre un rythme durable de 10% l'an. Mais elle souligne les lourdeurs bureaucratiques du pays et formule de nombreuses pistes de réformes pour que les fruits de la croissance soient mieux répartis.

Dans sa première étude économique sur l'Inde, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) estime que la croissance économique pourrait atteindre un rythme durable de 10% l'an et être mieux répartie sur l'ensemble du territoire si l'Inde poursuit des réformes ambitieuses et de grande envergure. L'OCDE note que les réformes axées sur le marché mises en oeuvre depuis les années 80 ont contribué à réduire la pauvreté, et que les revenus moyens devraient doubler dans la prochaine décennie.

L'expansion économique s'établit actuellement à un taux durable de 8% par an. L'Inde est désormais la troisième économie de la planète derrière les Etats­Unis et la Chine, à prix réels et à parité de pouvoir d'achat.

Mais la bureaucratie entrave encore l'activité des entreprises. L'étude signale que les administrations des États doivent s'organiser beaucoup plus efficacement et s'appuyer sur les avancées réalisées à l'échelon national. La nouvelle Commission de la concurrence doit exercer ses activités au plus vite puisqu'elle s'appuie désormais sur un dispositif juridique complet. Un droit des faillites moderne est également nécessaire pour simplifier la restructuration des entreprises insolvables.

Pour l'OCDE, il faudrait relancer la privatisation d'entreprises publiques, en vue d'améliorer la productivité et la rentabilité. Par ailleurs, les sociétés publiques devraient être contrôlées par une agence des participations publiques, et non par un ministère de tutelle, de sorte que les fonctions d'actionnaire et de gestionnaire soient dissociées.

Selon le rapport, le gouvernement devrait poursuivre son programme de renforcement de la discipline sur le front des dépenses publiques. Les subventions devraient être mieux ciblées pour aider les pauvres. L'étude recommande aussi de réduire les exemptions fiscales, afin de libérer davantage de ressources pour financer les services publics en zone urbaine.

"En Inde, les infrastructures sont fortement surexploitées," indique le rapport de l'OCDE. "Le rythme élevé de l'expansion économique sera menacé si le développement des infrastructures ne s'accélère pas pour suivre la demande". Les pénuries d'électricité sont l'un des freins à la croissance. Si l'on veut stimuler l'investissement dans ce secteur, il faut que les consommateurs paient leur électricité en totalité, constate le rapport. Les entreprises ne devraient plus être contraintes de subventionner les consommateurs en acquittant des tarifs d'électricité excessifs.

De leur côté, les banques doivent être retirées progressivement du secteur public et l'État devrait cesser d'administrer le crédit bancaire. Ces réformes amélioreraient l'allocation du capital et stimuleraient la croissance. Une concurrence étrangère plus vigoureuse est indispensable dans le secteur des services financiers.

Le rapport de l'OCDE appelle aussi à lever l'interdiction des investissements directs étrangers dans la distribution de détail. Cette initiative améliorerait la productivité et la gestion de la chaîne d'approvisionnement, réduirait les fortes pertes de denrées agricoles et abaisserait les prix pour le consommateur.

La législation du marché du travail doit être réformée afin qu'un plus grand nombre de citoyens bénéficient de la croissance économique. Les dispositions actuelles cantonnent les emplois dans les petites entreprises à faible productivité. La réforme permettrait à l'Inde de tirer le meilleur parti de son abondante main­d'oeuvre, insiste le rapport de l'OCDE.

Enfin, pour obtenir des revenus plus élevés, l'Inde a besoin d'un meilleur système d'éducation. L'OCDE propose des initiatives pour faire en sorte que tous les enfants accomplissent huit années de scolarité: par exemple, renforcer les incitations aux enseignants et verser des prestations en espèces aux pauvres sous réserve que leurs enfants continuent de fréquenter l'école.

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