Société Générale : repli de 11,5% des bénéfices au troisième trimestre

Le groupe bancaire français enregistre une baisse de son résultat net de 11,5% au troisième trimestre à 1,123 milliard, en raison de la crise des "subprimes". Cette dernière a fortement impacté sa division de banque de financement et d'investissement dont le résultat a baissé de plus de 40%. La Société Générale a passé près de 400 millions de dépréciations d'actifs liées à la crise financière, soit bien plus que prévu.

Cela n'était pas arrivé depuis cinq ans: la Société Générale annonce ce mercredi une baisse de son résultat net de 11,5% au troisième trimestre par rapport à l'an dernier, à 1,123 milliard d'euros, soit ce qui était attendu par le consensus des analystes interrogés par l'Agence Reuters. Le résultat brut d'exploitation (RBE) ressort à 2 milliards (-2,5%), un montant là aussi en ligne avec le consensus. A l'inverse, le produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires) est moins bien que prévu. Il s'établit à 5,375 milliards d'euros, en faible progression de 2,1% (+1,2% à données constantes), alors qu'il était anticipé à 5,569 milliards. Sur neuf mois, le résultat net progresse de 6,3% à 4,3 milliards d'euros et le produit net bancaire de 7,7% à 18 milliards.

Dans son communiqué, la banque dirigée par Daniel Bouton annonce également avoir passé près de 400 millions de dépréciations d'actifs dans ses comptes du troisième trimestre, dont 230 millions sont une conséquence directe de son exposition aux "subprime", ces titres adossés à des crédits hypothécaires à risque. C'est deux fois plus que ce qui était prévu: le groupe avait annoncé en septembre que cette dépréciation serait de l'ordre de 100 à 200 millions d'euros.

La banque connu pour son logo rouge et noir estime avoir bien "résisté" à la crise grâce à ses activités de banque de détail, en France et à l'étranger, de services financiers et de banque privée dont les résultats sont en progression. "A l'inverse, du fait de la crise financière et de la dépréciation prudente de certains actifs, les résultats de la banque de financement et d'investissement sont en baisse significative, comme ceux de la gestion d'actifs", admet-elle.

La banque de financement et d'investissement a en effet enregistré sa plus mauvaise performance depuis le quatrième trimestre 2004 avec une contribution de 310 millions d'euros (-40,8%) (contre 363 millions attendus). Ses revenus ont fondu de 23,6%, à 1,159 milliard (consensus à 1,374 milliard), sous l'impact des dépréciations mentionnées plus haut mais aussi d'une perte de 180 millions d'euros dans les activités de trading. La Société générale souligne que les dégâts ont pu être limités par la forte hausse de l'activité pour compte de clientèle et la performance du métier actions, pour l'essentiel les dérivés, dont les revenus ont progressé de 13,4% à 679 millions (dont +65% pour l'activité clientèle à près de 570 millions).

Dans un communiqué, la Société Générale précise qu'à périmètre et taux de change constants, le résultat d'exploitation régresse de 7,8%, le résultat brut d'exploitation (RBE) de 3,4%, le produit net bancaire (PNB)
progresse de 1,2% et les frais de gestion de 4,2%.

La banque confirme que la rentabilité de ses fonds propres devrait atteindre, "sauf détérioration massive de l'environnement macro-économique et aggravation majeure de la crise", un rendement de ses fonds propres de l'ordre de 20% en 2007 comme en 2008.

La Société générale indique par ailleurs avoir procédé au rachat de 2,5 millions d'actions au troisième trimestre. Au 30 septembre, elle détenait 29,9 millions d'actions propres et d'autocontrôle hors actions détenues dans le cadre de ses activités de trading, soit 6,4% de son capital.

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