La Biélorussie prélève une taxe sur le pétrole russe transitant sur son territoire

Pour compenser la taxe de 100 dollars qu'elle doit payer à Moscou pour chaque tonne de gaz russe transitant sur ses terres, la Biélorussie a imposé une taxe de 45 dollars à la Russie par tonne de pétrole passant dans ses oléoducs.

Alors qu'un accord a été annoncé in extremis sur le gaz le 1er janvier, la Biélorussie a annoncé avoir imposé depuis cette date une taxe sur le transit de pétrole russe sur ses terres. Le président biélorusse Alexandre Timochenko a pris la décision d'imposer une taxe de 45 dollars par tonne de pétrole russe passant dans ses oléoducs. Un million de barils par jour, soit un cinquième des exportations russes, transitent sur les terres de l'ex-république soviétique pour approvisionner principalement la Pologne et l'Allemagne.

Selon les experts des marchés pétroliers, ce changement ne devrait pas affecter les prix du pétrole ou causer des problèmes majeurs d'approvisionnement. Seuls de courtes interruptions sur la chaîne de transit pourraient provenir de la Pologne et de l'Allemagne, à l'affût d'alternatives moins onéreuses.

Le président biélorusse a menacé hier la Russie de mesures de rétorsion si Moscou ne tenait pas ses promesses sur la taxe sur le pétrole exporté vers son pays, trois jours après la signature à Moscou d'un accord sur l'augmentation du prix du gaz livré à Minsk.

Le 13 décembre, le gouvernement russe avait annoncé que ses exportations de pétrole vers son voisin biélorusse seraient taxées à partir du 1er janvier 2007 à hauteur de 180 dollars la tonne, comme les autres pays. L'accord conclu deux minutes avant le Nouvel an entre le géant gazier russe Gazprom et Minsk prévoit que la Biélorussie va payer 100 dollars les mille mètres-cubes de gaz en 2007 et cèdera à Gazprom 50% de Beltransgaz, maître d'oeuvre du réseau de gazoducs biélorusses.

"J'ai dit au Premier ministre de signer cet accord désavantageux (...) parce que les dirigeants russes nous ont promis de trouver une solution sur le pétrole", a affirmé Alexandre Loukachenko lors d'un conseil des ministres, précisant qu'il était d'accord sur le principe d'une taxe et qu'il était prêt à la partager à parité avec la Russie.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.