C'est donc l'ex-président du gouvernement espagnol, Felipe Gonzalez, ancien opposant à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, qui a été choisi ce vendredi pour présider le "groupe de réflexion" voulu par Nicolas Sarkozy pour réfléchir à l'avenir de l'Europe. Au lendemain de la signature, à Lisbonne, du mini-traité européen, les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept ont signé lors de leur sommet de Bruxelles le retour en grâce de ce fédéraliste qui, avec François Mitterrand, Helmut Kohl et Jacques Delors, fut un artisan de la création de l'euro.
Sa nomination a été saluée par les partisans de l'intégration européenne, qui voient en lui une personnalité capable de mener à bien cet exercice de réflexion. Felipe Gonzalez, qui était soutenu par des pays comme l'Espagne, le Portugal, la France, l'Allemagne et la Belgique, était en concurrence avec Vaira Vike-Freiberga, dont la vision moins "communautaire" était appuyée par les pays de l'Est, le Royaume-Uni et les pays nordiques. L'ancienne présidente lettonne sera toutefois vice-présidente du groupe, avec Jorma Ollila, président du fabricant de téléphones portables Nokia.
Les six autres membres seront désignés au Conseil européen de mars 2008. Le président britannique de la Confédération européenne des syndicats, John Monks, l'ancien président irlandais du parlement européen, Pat Cox, ou l'ancien chancelier autrichien, Wolfgang Schüssel, sont cités comme membres potentiels du groupe.
Le mandat du groupe, qui remettra son rapport en juin 2010, est d'imaginer le visage de l'Europe à l'horizon 2020-2030 et ne mentionne pas directement la Turquie. Nicolas Sarkozy avait annoncé pendant la campagne électorale qu'il arrêterait les négociations avec la Turquie s'il était élu mais il a depuis modéré sa position en acceptant d'ouvrir les chapitres des pourparlers qui ne mènent pas à l'adhésion.
Il n'y a dans le mandat aucune référence directe à la réponse à apporter à la candidature turque, ni aux frontières de l'Europe, mais les "sages" devront examiner comment assurer la stabilité de "la région européenne au sens large". Cette formulation convient à la France, puisqu'elle n'exclut pas que le groupe parle de la Turquie.
"Dans ce nouveau rêve européen se posera forcément la question des frontières, ce n'est pas d'abord simplement la question de la Turquie (...) Faut-il que l'Europe se dote de frontières ou pas?", a expliqué le président français. Ce dernier pourrait avoir gagné un allié avec Felipe Gonzalez qui, dans le passé, a partagé ses idées. "Il y a des limites à l'élargissement de l'Europe", avait-il déclaré selon El Mundo et La Vanguardia, lors d'un séminaire en mai 2004 à Barcelone, en expliquant que ces limites "s'arrêtent à la frontière turque".
Felipe Gonzalez présidera le groupe de réflexion sur l'Union européenne
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