La réforme des régimes spéciaux de retraite, que doit détailler ce mardi après-midi Nicolas Sarkozy, est un pari risqué pour plus des deux tiers (69%) des Français, selon un sondage BVA pour BFM-Les Echos-The Phone House. S'ils estiment "courageuse" une telle réforme, ils considèrent néanmoins qu'elle "peut provoquer de nombreuses grèves qui risquent de paralyser le pays", comme cela a été le cas en novembre et décembre 1995. Plus du quart des personnes interrogées (28%) ne sont pas d'accord avec l'idée de prendre un tel risque.

Par ailleurs, 59% des personnes interrogées pensent que la réforme est "maladroite car elle se fait sans suffisamment de concertation avec les syndicats", sans pour autant connaître la méthode qui va être utilisée par le gouvernement. Près d'un Français sur deux (49%) considèrent par ailleurs que cette réforme est "dangereuse car elle constitue la première étape d'une remise en cause du système de retraite".

Dans un sondage Opinion Way pour l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), un Français sur deux (51%) se dit "satisfait de la politique sociale menées par Nicolas Sarkozy depuis son élection à la présidence de la république", contre 38% qui ne sont pas satisfaits. A propos du modèle social français "tel qu'il existe aujourd'hui", 44% des personnes interrogées jugent qu'il "faut l'aménager sur quelques aspects", seuls 28% estimant qu'"il faut le réformer en profondeur".

Parisot veut une réforme des retraites "profonde et durable"
Le régime général des retraites en France est connaît des déséquilibres structurels qui rendent indispensable une profonde réforme du système, a estimé mardi la présidente du Medef, Laurence Parisot. "La prochaine réforme du régime des retraites doit être profonde et durable", a-t-elle déclaré, plaidant pour que les générations entrant dans la vie active puissent avoir une "vision claire" de ce qui les attend. Laurence Parisot a cité parmi ces "déséquilibres structurels" le nombre de cotisants par retraité, en diminution constante. La présidente du Medef a estimé que "l'âge légal de départ à la retraite devait être repoussé, comme cela a été fait dans les autres pays européens", en précisant toutefois qu'il fallait "penser la vie professionnelle différemment selon les âges". Concernant les régimes spéciaux des retraites, la présidente du Medef s'est refusée à tout commentaire, indiquant simplement que le Medef était "favorable à la concertation".