Airbus va supprimer 10.000 emplois dont 4.300 en France

Louis Gallois (photo), président d'Airbus et co-président d'EADS, a confirmé mercredi après-midi que son plan de restructuration prévoyait 10.000 suppressions d'emplois, dont 4.300 en France et 3.700 en Allemagne. La moitié devrait intervenir chez des sous-traitants. Six sites en Europe seront vendus ou "cédés à des partenaires". En France, comme l'avait annoncé La Tribune, les sites de Méaulte et de Saint-Nazaire sont concernés.

Louis Gallois vient de dévoiler cet après-midi l'ampleur du plan de restructuration à mener chez Airbus. Le PDG de l'avionneur et co-président d'EADS a confirmé que 10.000 emplois seront supprimés. "Aucun licenciement sec n'est envisagé à ce stade", a-t-il précisé tout en chiffrant à 700 millions d'euros le coût de ces suppressions d'emplois. Cette charge sera provisonnée au premier trimestre 2007.

Ces mesures touchent davantage la France que l'Allemagne, déplore déjà Force Ouvrière, syndicat majoritaire chez l'avionneur. Sur les 10.000 suppressions d'emplois envisagées, 4.300 interviendront dans l'Hexagone, contre 3.700 outre-Rhin. Le plan touche également la Grande-Bretagne, avec 1.600 suppressions d'emplois, ainsi que l'Espagne (400 postes).

Louis Gallois a, par ailleurs, confirmé que l'A350, futur long-courrier, sera assemblé à Toulouse, tandis que, à Hambourg, sera créée une troisième chaîne d'assemblage de l'A320.

Six sites sont concernés par cette restructuration. Trois seront cédés à des partenaires. A savoir: Méaulte en France, Nordenham en Allemagne, et Filton en Grande-Bretagne. Les sites de Saint-Nazaire, Varel et Laupheim seront vendus.

Approuvé lundi par EADS, maison-mère d'Airbus, le plan doit permettre d'économiser 2,1 milliards d'euros annuels à partir de 2010 et de dégager 5 milliards de trésorerie d'ici là. Il doit compenser les surcoûts liés aux retards de production de l'avion géant A380.

La présentation de ce plan de restructuration emporte déjà l'assentiment de Berlin. "Nous avons réussi à préserver les intérêts allemands", a souligné le porte-parole du gouvernement. Plusieurs membres du gouvernement allemand étaient montés au créneau ces dernières semaines pour réclamer un partage équilibré de la facture sociale entre la France et l'Allemagne. Cette dernière craignait d'être défavorisée.

En France, rien de tel. "C'est grave, c'est injuste. La France ne sait pas protéger ses industries", déplore Julien Talavan, délégué FO, regrettant notamment la décision d'Airbus d'augmenter la charge de travail du site de Hambourg pour l'assemblage des A320 aux dépens du site de Toulouse. "Il faut que la mobilisation enfle. Si on laisse faire Power8 c'est la ruine d'Airbus", a déclaré Xavier Petrachi, délégué syndical central CGT, promettant qu'il "y aura des actions spontanées comme à Méaulte et d'autres non spontanées". Les salariés du site de Méaulte, qui emploie 1.300 personnes dans la Somme, se sont mis en grève mardi en réaction à la menace d'externalisation.

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