Signal de la sortie de crise qui a frappé le secteur de la réassurance entre 2001 et 2004, le français Scor publie un chiffre d'affaires 2006 en hausse de 21,9% à 2,935 milliard d'euros. Cette croissance est toutefois à relativiser puisqu'elle intègre les revenus d'activité de l'allemand Revios, spécialisé dans la réassurance vie, dont le rachat par Scor a été finalisé en novembre. En outre, Revios ne soutient que faiblement la progression à périmètre constant des primes brutes en hausse de 1,7% à 1,263 milliard.

Reste que le secteur de la réassurance dommages, grands risques d'entreprises et crédits caution de la nouvelle entité affiche une augmentation de 26,8% des revenus par rapport à 2005 à 1,754 milliard. Une performance illustrant sans doute notamment la prise en charge de fléaux naturels de plus en plus fréquents.

Pour Scor ces chiffres témoignent aussi du redressement du groupe. En difficultés financières depuis 2001 celui-ci a procédé à plusieurs augmentations de capital dont la dernière, en décembre 2006, lui a permis de lever 377 millions. Assaini, le groupe a aussi donné un signal fort au marché en janvier dernier en procédant au regroupement de ses actions pour quitter le statut de "penny stock" à l'instar du procédé employé par l'industriel Alstom.

Ce retour à meilleure fortune a aussi été confirmé par le départ de Groupama. Après cinq ans de présence au capital, l'assureur a annoncé il y a quelques semaines la vente de la quasi-totalité de ses parts, soit 15,35 % pour n'en conserver que 0,50 %. Après avoir soutenu le réassureur et participé à plusieurs augmentations de capital "aujourd'hui, après les plans de redressement et le rachat de Revios, la société Scor est relancée. Nous pouvons sortir du capital la tête haute", avait affirmé Helman le Pas de Sécheval. C'est donc sans cet actionnaire de référence que Scor devra confirmer l'embellie.