Clearstream : Villepin contre-attaque et laisse entendre que Sarkozy n'a pas tout dit

L'ancien Premier ministre a écrit au président Sarkozy pour contester le fait qu'une quelconque campagne le visant ait été menée par le biais de l'enquête sur l'affaire Clearstream. Il se pourvoit en cassation pour obtenir l'annulation de la caution fixée par les juges dans le cadre de son contrôle judiciaire.

Dominique de Villepin a annoncé vendredi qu'il allait se pourvoir en cassation contre la décision de la cour d'appel de Paris de maintenir une caution. Cette décision réduit le montant fixé par les juges d'instruction. De 200.000 euros, celle-ci est désormais fixée à 50.000 euros. Cette caution avait été fixée le 27 juillet, lors de la mise en examen de l'ancien Premier ministre pour "complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol et d'abus de confiance, complicité d'usage de faux" dans le cadre de l'affaire Clearstream. Dominique de Villepin a, part ailleurs, adressé à Nicolas Sarkozy une lettre contestant qu'une quelconque campagne le visant ait été menée par le biais de l'enquête sur l'affaire Clearstream.

"J'ai noté l'insistance avec laquelle vous avez fait valoir combien votre nom avait été "sali" et qu'il avait fallu que vous "démontriez à la justice" de votre pays que vous n'aviez pas de compte" chez Clearstream (chambre de compensation financière luxembourgeoise, ndlr). "Que je sache, les commissions rogatoires lancées par le juge Van Ruymbeke (pour vérifier la réalité de l'existence de ce compte, ndlr) correspondent à un travail de vérification confidentiel pour lequel vous n'avez été à aucun moment sollicité (...) Mais peut-être que tous les éléments ne figurent pas au dossier des juges d'Huy et Pons (magistrats saisis de l'affaire de dénonciation calomnieuse dans ce dossier, ndlr) et dans ce cas, je suis certain que vous ne manquerez pas de les leur faire parvenir", ajoute-t-il.

Dans ce courrier, l'ex-Premier ministre affirme aussi "n'avoir jamais exprimé le souhait" que Nicolas Sarkozy retire sa plainte. Il insiste à nouveau, comme il l'a déjà fait, sur la "nécessité d'une très grande vigilance" dans cette affaire pour "éviter toute confusion" entre les "prérogatives présidentielles" de Nicolas Sarkozy et son "statut de partie civile", suggérant que sa fonction puisse lui permettre d'influencer le traitement judiciaire de ce dossier. "Je ne suis pas sûr que vos déclarations d'hier aient permis de sortir de cette confusion", ajoute-t-il.

Lors de son intervention télévisée jeudi soir, Nicolas Sarkozy avait balayé cet argument et expliqué avoir été partie civile avant de devenir président de la République, estimant qu'il n'était pas "au-dessus des lois" mais pas non plus "en dessous".

Par ailleurs, la Cour d'appel de Paris a revu à la baisse la caution imposée à l'ex-Premier ministre dans le cadre de son contrôle judiciaire dans l'affaire Clearstream, la faisant passer de 200.000 à 50.000 euros, a annoncé l'un de ses avocats, Olivier d'Antin. Cette somme correspond au montant déjà versé par l'ancien Premier ministre à titre de provision.

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