La France pénalisée par les problèmes de réglementation et de formation

A côté de forts investissements étrangers et du dynamisme de la consommation, la France souffre d'un problème de développement de ses petites entreprises et du manque de formation supérieure. En revanche, selon la société de risque clients Experian, délocalisations et manque de flexibilité du travail sont de faux problèmes.

La France est-elle attractive, faut-il s'y implanter ? Ce sont les questions sur lesquelles s'est penchée la société de risques clients Experian. Et les réponses qu'elle y apporte ne sont pas toutes celles auxquelles on pouvait s'attendre. Globalement, les régions françaises sont plutôt bien positionnées sur le continent. Six d'entre elles (Ile de France, Rhône-Alpes, PACA, Centre, Aquitaine et Champagne-Ardenne) se placent parmi les 50 régions les plus productives d'Europe.

Outre les avantages sectoriels de ces régions (aéronautique, agriculture etc...) l'hexagone dispose d'atouts non négligeables. A commencer par le bien connu dynamisme de sa productivité et de sa consommation domestique, supérieure à la moyenne de la zone euro. Les investissements directs étrangers (IDE) en France sont également tout à fait honorables, puisque le pays se situe en quatrième position derrière le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la Chine. Reste que les investissements immobiliers et les fusions acquisitions comptent pour une part importante de ces investissements, finalement peu créateurs d'emplois; de plus la France investit encore plus massivement à l'étranger.

En revanche, les délocalisations n'ont pas pénalisé l'emploi, précise Experian. "Elles n'ont coûté que 60.000 emplois industriels entre 1980 et 2005", indique la société. Pas plus d'ailleurs que le manque de flexibilité du travail, dont l'impact sur les créations de postes n'est pas démontré. Ainsi la Grande-Bretagne, dont le marché du travail est bien plus flexible, n'a créé que 2,5 millions d'emplois entre 1980 et 2006 tandis que la France en a créé 4 millions. La différence de taux de chômage s'explique donc avant tout par des raisons démographiques.

Seulement voilà, cette enviable position de la France sur la scène européenne de l'attractivité pourrait se dégrader dans les années à venir. Car le pays souffre d'une part d'un problème de positionnement de l'offre, géographique et sectorielle. En outre, les entreprises françaises y sont plus taxées que la moyenne de leurs concurrents, d'après l'observatoire de l'OCDE.

Par ailleurs, si l'appétence à l'innovation est plutôt bonne, d'après les données compilées par l'Insead, elle pourrait pâtir des lacunes en terme de formation supérieure. Selon l'OCDE, seuls 20% des 25-64 ans en France ont aujourd'hui effectué des études supérieures, contre 40% aux Etats-Unis.

Enfin, la taille des petites entreprises bloque autour du seuil social de 20 personnes (obligation d'instaurer les RTT, fin des facilités d'accès aux marchés publics etc...). Résultat, au bout de sept ans d'existence, une entreprise britannique compte 80 personnes, tandis qu'une PME français n'en compte que 19 en moyenne, d'après la société de service pH Group. Si les créations d'entreprises sont très faciles en France, leur développement l'est nettement moins.

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