BNP Paribas fait mieux que prévu au deuxième trimestre

Le groupe bancaire français BNP Paribas a enregistré au deuxième trimestre un bénéfice net en hausse de 20 % à 2,282 milliards d'euros et de 22,4% au premier semestre à 4, 789 milliards. Les résultats sont au dessus des attentes des analystes. Par ailleurs, BNP Paribas précise ne pas être directement impacté par la crise du "subprime" aux Etats-Unis.

A l'heure où les marchés du crédit traversent une zone de gros temps, BNP Paribas a tiré son épingle du jeu au deuxième trimestre et par conséquent au premier semestre de l'exercice 2007. Sur l'ensemble du premier semestre, le résultat net, part du groupe, s'élève à 4,789 milliards d'euros, en hausse de 22,4%. Les plus-values latentes ou différées du groupe s'élèvent à 4,9 milliards d'euros (contre 4,3 milliards un an plus tôt), dont 2,1 milliards pour BNP Paribas capital (1,7 milliard).

Au titre du deuxième trimestre, BNP Paribas a enregistré un bénéfice net en hausse de 20% à 2,282 milliards d'euros, soutenu par la banque de financement et d'investissement ainsi que par l'italienne BNL. Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) est lui en progression de 13,4% à 8,214 milliards d'euros.

Les deux chiffres sont, dans une moindre mesure qu'au premier trimestre, nettement supérieurs aux attentes des analystes, qui tablaient sur 2,064 milliards d'euros de bénéfice net et 7,830 milliards d'euros de PNB, selon le consensus établi par l'agence Reuters.

L'activité de banque de financement et d'investissement réalise un nouveau trimestre record, avec un PNB en croissance de 24% sur un an à 2,479 milliards d'euros, Le résultat avant impôt est lui en hausse de 27,7% à 1,244 milliard d'euros. Compte tenu du contexte, BNP Paribas précise que ce pôle n'est "pas directement impacté par la crise du subprime (les prêts immobiliers à risque, ndlr) aux Etats-Unis et n'a pas observé, à ce jour, de détérioration de son portefeuille de financement à effet de levier".

La crise des prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis a, en effet, provoqué un resserrement des conditions de crédit, qui pourraient pénaliser, selon les analystes, les rachats par endettement (LBO), souvent initiés par des fonds d'investissement et financés par les banques. BNP Paribas indique que son portefeuille de financements à effet de levier est "largement diversifié, à 69% européen et presque exclusivement constitué de tranches senior (la partie la moins exposée au risque, ndlr)". La banque s'est félicitée de récolter les bénéfices d'une politique de risque vigilante. Le directeur général délégué, Georges Chodron de Courcel, a d'ailleurs précisé que la volatilité de la banque en la matière était très en dessous de la moyenne générale.

Second poumon de la croissance du résultat : la banque italienne BNL, acquise en 2006. Le PNB de BNL banca commerciale n'augmente que de 7,4% à 641 millions d'euros, mais en partie du fait d'une maîtrise des frais de gestion, qui n'augmentent que de 1,4%, le bénéfice avant impôt bondit lui de 56,7% à 163 millions d'euros.

L'intégration de BNL au sein du groupe BNP Paribas se poursuit à un rythme soutenu, 83% des synergies prévues pour 2007 ayant déjà été réalisées. Sur l'objectif de 480 millions d'euros de synergies d'ici 2009, 251 millions, soit 52%, ont déjà été dégagées.

Sur la banque de détail en France, particulièrement scrutée car c'est désormais le tendon d'Achille de toutes les grandes banques françaises, le PNB progresse de 3,5% hors effets PEL/CEL (reprise de provisions), à 1,496 milliard d'euros, contre 4,1% au premier trimestre. Le résultat avant impôt n'affiche lui qu'une hausse modeste de 2,7% à 456 millions d'euros. Le groupe revendique néanmoins un accroissement de 140.000 comptes à vue sur le premier semestre, soit près du double de la performance enregistrée sur la même période de 2006 (80.000). Les encours de crédits immobiliers ont également progressé de 11%.BNP Paribas souligne que la banque de détail en France, son coeur de métier, ne représente plus que 18% seulement du PNB des pôles opérationnels.

L'autre point faible du premier trimestre, à savoir la filiale américaine BancWest, se redresse légèrement, mais affiche un PNB en baisse de 10,2% sur un an au deuxième trimestre et un bénéfice avant impôt en retrait de 17,9%. BNP Paribas insiste également sur le fait que "l'exposition de BancWest au risque subprime est très faible: moins de 2% du portefeuille de crédits octroyés au public".

Un groupe devenu majoritairement international
Faute de l'avoir remarqué, "BNP Paribas est une entreprise majoritairement internationale" a souligné le directeur général de la banque, Baudoin Prot. Avec les acquisitions réalisées en Turquie, en Ukraine et plus récemment en Libye, la banque a renforcé sa position sur la scène internationale. Cette stratégie d'ouverture à l'extérieur a porté ses fruits : 56% des revenus sont réalisés hors de France et 75% de ceux générés par l'activité financement et investissement ne proviennent pas de l'hexagone. Le nombre d'agences situées hors de France a triplé en deux ans, passant de 574 à 1737 points de vente. En Turquie, TEB, la filiale turque de la BNP Paribas, qui comptait 70 agences, a ouvert 160 nouveaux locaux depuis 2005. Et, l'emploi hors de nos frontières a explosé : il est passé de 40 000 collaborateurs fin 2004 à 92 000 aujourd'hui. Baudoin Prot a ajouté être très attentif aux opportunités qui se présentaient en matière d'acquisitions même si la capacité du groupe à se développer de façon rentable est déjà bien établie. Latribune.fr

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