Le secteur high-tech est devenu bien familier des plans sociaux massifs. Après les 4.000 suppressions d'emplois supplémentaires annoncées mercredi soir par Motorola, sans oublier les restructurations massives en cours chez
Intel (10.500 suppressions d'emplois d'ici mi-2007, soit environ 10% de ses salariés), chez Hewlett-Packard
( 14.500 emplois en moins, soit 10% de ses effectifs) ou encore chez IBM (14.500 emplois supprimés, soit 5% de ses effectifs mondiaux), c'est au tour de Dell de tailler dans le vif.

Le deuxième fabricant mondial d'ordinateurs, qui a perdu du terrain face à son rival HP ces derniers mois, va supprimer environ 10% de ses effectifs dans les 12 mois. En comptant les salariés temporaires et permanents, précise Dell, le groupe emploie actuellement 88.100 personnes. Les suppressions d'emplois annoncées, dont le nombre n'a pas été officiellement précisé, pourraient donc toucher jusqu'à 8.800 personnes.

Cette annonce a fait bondir le cours de l'action lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York: le titre gagnait 5,16% à 28,30 dollars.

"Cette action est cruciale pour notre capacité à apporter de la valeur à nos consommateurs", a déclaré le PDG Michael Dell, cité par le communiqué. Pour redresser la barre, depuis fin janvier le groupe a évincé son PDG Kevin Rollins, remplacé par le fondateur Michael Dell, revenu aux commandes le 31 janvier, réorganisé sa direction et annoncé qu'il allait vendre des ordinateurs dans les grandes surfaces, renonçant ainsi à la vente uniquement par Internet.

Après un calamiteux quatrième trimestre 2006, Dell a annoncé hier avoir enregistré un bénéfice net en très légère baisse au premier trimestre 2007, à 759 millions de dollars (chiffre préliminaire) contre 762 millions un an plus tôt, et ce malgré un chiffre d'affaires en hausse de 2,6% à 14,6 milliards de dollars. Ses ventes sont meilleures que ce qu'attendaient les analystes, qui tablaient sur un chiffre d'affaires de 13,9 milliards. Son bénéfice par action a atteint 34 cents, également meilleur que les 26 cents attendus par le marché.

Le groupe a cependant averti que ses marges seraient "sous pression" au deuxième trimestre de l'exercice et que l'année 2007 sera affectée par "un environnement de prix plus agressif et une hausse des composants au second semestre".

Dell souligne avoir réussi au premier trimestre à remonter de 14% son prix moyen de vente et accru ses marges de 6,5%. Ses ventes de serveurs ont progressé de 19% et ses portables de 7%, mais avec une baisse de 6% des ordinateurs de bureau, qui restent son produit principal.