Pouvoir d'achat : le casse-tête du gouvernement

Depuis quelques jours, des idées fusent ça et là pour tenter tout de même de répondre à la problématique. Avec une alternative : soit sortir une mesure bénéficiant à tous, soit jouer sur différents sujets (grande distribution, téléphonie, banque) afin de toucher plusieurs catégories de personnes et de faire masse par leur addition.

C'est la grande question du moment que se posent tous les responsables politiques et les grands patrons français: comment Nicolas Sarkozy et son gouvernement vont pouvoir répondre à la promesse faite pendant la campagne électorale présidentielle de redonner du pouvoir d'achat aux Français.

Certes, en vertu de la maxime "sarkozyenne" désormais célèbre "travailler plus pour gagner plus", une mesure a été prise pour défiscaliser les heures supplémentaires mais elle a été jugée, y compris par les entreprises, complexe et difficile à mettre en oeuvre. D'autant qu'il ne soit pas sûr que la croissance actuelle (autour de 2% cette année) puisse nourrir le développement d'heures supplémentaires en France.

Depuis quelques jours, des idées fusent ça et là pour tenter tout de même de répondre à la problématique. Avec une alternative : soit sortir une mesure bénéficiant à tous (même s'il semble difficile de la trouver), soit jouer sur différents sujets afin de toucher plusieurs catégories de personnes et de faire masse par leur addition.

Dans la première catégorie a été évoquée l'idée d'un treizième mois sans charge. Difficile à justifier compte tenu des déficits de l'assurance maladie, du chômage ou des retraites qui perdraient ainsi des rentrées d'argent importantes. Cette idée est peut-être aussi le fruit d'une confusion car le gouvernement considérerait que l'application de la mesure des heures supplémentaires détaxées revient en fait à un treizième mois sans charge.

Dans la seconde catégorie, on trouve différents aspects de la loi Chatel sur la consommation : faire baisser les prix dans la grande distribution en faciliant les négociations avec les fournisseurs, faire baisser les prix dans la téléphonie (un poste de dépenses en pleine augmentation ces dix dernières années) en réduisant par exemple le prix des "hotlines", faire baisser le prix des tarifs bancaires en limitant le montant de certains agios et coûts de certains services. Au total, si l'on additionne les clients des grandes surfaces, des opérateurs téléphoniques et des banques, cela fait du monde.

A été également évoquée la généralisation des stock-options à un grand nombre de salariés. Même si cette solution ne procure pas immédiatement de pouvoir d'achat puisque ces actions ne peuvent achetées, et surtout vendues, qu'au bout d'un certain laps de temps.

Enfin, comme Nicolas Sarkozy l'avait déjà prôné à Bercy est envisagé le possible déblocage de la participation et de l'intéressement, ce qui fait bondir certains patrons, estimant qu'avec une telle mesure, "on va tuer ce dispositif" censé s'inscrire dans le moyen-long terme.

L'inconvénient, c'est qu'aucune de ces mesures ne représente un volume suffisamment important pour donner l'apparence de LA mesure permettant d'augmenter le pouvoir d'achat. Un problème à la fois économique et politique.

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