Rachida Dati veut introduire rapidement la parité dans les hautes sphères de la magistrature

La ministre de la Justice souhaite commencer par féminiser les plus hauts postes, ceux des procureurs généraux. Les syndicats de magistrats s'opposent une nouvelle fois à la Garde des sceaux.

Comme son mentor, Nicolas Sarkozy, la ministre de la justice, Rachida Dati avance à marches forcées. Un dossier, celui de la carte judiciaire, à peine clos, la Garde des sceaux enfourche celui de la parité hommes-femmes. "Rachida Dati confirme qu'elle souhaite que dans les prochains mouvements de procureurs généraux, soit respectée la règle de la parité. Elle souhaite que la magistrature soit à l'image de la société", a dit le porte-parole du ministère de la Justice, Guillaume Didier, lors d'un point de presse. La ministre a émis les mêmes souhaits pour les autres postes à responsabilité de la Justice, les procureurs et les présidents de tribunaux de grande instance (TGI).

Parmi ces 35 procureurs généraux, seulement deux sont des femmes, à Poitiers et à Orléans. Les femmes procureurs ou présidentes de TGI sont tout aussi peu nombreuses. Les procureurs généraux, sortes de préfets de région du ministère de la Justice, sont responsables de la politique judiciaire pour plusieurs départements et plusieurs parquets. Ils sont nommés en conseil des ministres, sans avis du Conseil supérieur de la magistrature. En revanche, cette instance indépendante donne sont avis sur la nomination des procureurs, responsables de l'administration de la justice dans un seul département. L'avis conforme du CSM est obligatoire pour la nomination des présidents de TGI.

Les souhaits de Rachida Dati rallument la guerre qui semblait apaisée entre la ministre et les magistrats. Leurs syndicats expriment leurs réticences à propos de la méthode, sans pouvoir en contester le fond. "La féminisation c'est bien, mais ça ne doit pas se faire à marche forcée. Ce n'est pas une fin en soi", a déclaré Bruno Thouzellier, président de l'Union syndicale des magistrats (majoritaire), à l'agence Reuter.

Cette nouvelle escarmouche fait suite au conflit aigu engendré par la convocation d'un vice-procureur qui avait émis des réticences envers la loi anti-récidive, puis à la guerre larvée déclenchée par la suppression de nombreux tribunaux prévue par la réforme de la carte judiciaire. Sans compter la mauvaise impression émise par les nombreux départs brutaux de magistrats du cabinet de Rachida Dati, devenue en quelque mois la madone des sondages à défaut d'être révéré par les robes noires.

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