Le gouvernement soupçonné de préparer "la rigueur"

Le sénateur UDF et ancien ministre des Finances Jean Arthuis estime qu'il "ne peut pas y avoir de réformes structurelles sans une politique de rigueur". Le Parti socialiste accuse le gouvernement de "préparer les esprits à la rigueur". Cela après les propos de François Fillon sur "l'Etat en faillite".

Rigueur, vous avez dit rigueur? La bourde - volontaire? - de François Fillon qui lui a fait comparer, vendredi en Corse, la situation financière de la France à une faillite prépare-t-elle le terrain à une vraie politique de rigueur? C'est ce que semble souhaiter l'ancien ministre des Finances Jean Arthuis, qui préside la commission des finances du Sénat sous l'étiquette Union centriste-UDF et qui a appelé à voter pour Nicolas Sarkozy aux dernières présidentielles.

"Je pense qu'il va falloir une politique de rigueur. Chacun y est préparé", vient ainsi d'expliquer le sénateur de la Mayenne. "Il ne peut pas y avoir de réformes structurelles sans une politique de rigueur. Il faut les deux pour que la France retrouve sa compétitivité" sur le plan international, a ajouté Jean Arthuis.

Interrogé sur l'emploi du terme "faillite" par François Fillon, Jean Arthuis y a vu un "électrochoc" visant à "souligner l'urgence et la nécessité des réformes". Il a par ailleurs déclaré ne "pas avoir compris quand Christine Lagarde a été rabrouée lorsqu'elle a évoqué un plan de rigueur chez les fonctionnaires".

L'actuel ministre de l'Economie et des Finances avait estimé, le 2 septembre sur Europe 1, que le non remplacement d'un fonctionnaire sur trois, puis un sur deux à partir de 2009, constituait un "plan de rigueur" dans la Fonction publique. Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, avait dans la foulée estimé qu'il fallait parler de "revalorisation" et non de rigueur et le Premier ministre François Fillon l'avait démentie le lendemain.

De son côté, le Parti socialiste a estimé aussi ce lundi que la sémantique vigoureuse de François Fillon sur l'état des finances publiques visait à "préparer les esprits à la rigueur". "La droite a mal géré ce pays et gère mal encore aujourd'hui", a déclaré Stéphane Le Foll, directeur de cabinet de François Hollande.

"Depuis 2002, à chaque début de mandat, c'est la droite qui s'engage à baisser les impôts pour servir quelques privilégiés: avec (Jean-Pierre) Raffarin, impôt sur le revenu et ISF, et avec (François) Fillon, le paquet fiscal estimé à près de 15 milliards d'euros (...) Le principe de se priver de recettes en arrivant au gouvernement conduit à des déficits, à l'endettement et ce sont tous les Français qui doivent payer la facture. C'est le sens que voulait donner François Fillon à son propos, préparer les esprits à la rigueur", a ajouté le responsable socialiste.

"Chaque Français était endetté de 13.000 euros en 2002, aujourd'hui c'est 19.000 euros", a déclaré Stéphane Le Foll. "Lorsque nous quittons le gouvernement en 2002, nous avons laissé le déficit budgétaire à 2% du PIB soit 38 milliards d'euros. Aujourd'hui, nous sommes à près de 3% de déficit avec 42 milliards d'euros".

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