Une source proche du dossier de rachat de l'Olympique de Marseille par Jack Kachkar annnonce, ce jeudi, que les services spécialisés, DST et Renseignements généraux, n'ont trouvé "rien à signaler" concernant le dossier. Selon cette informaton, dans le cas d'une reprise d'entreprise ou de société, "il est normal de s'intéresser aux personnes concernées et à l'origine des fonds utilisés". Les recherches effectuées l'ont été dans le cadre d'un "intérêt normal" pour procéder à une "évaluation des risques éventuels, qu'ils soient économiques ou sociaux, voire, dans le cas d'une équipe de football, qui relèveraient de l'ordre public à cause du hooliganisme", ont expliqué les mêmes sources.

Mercredi, le quotidien Le Figaro annonçait que "la provenance des fonds de Jack Kachkar donnerait lieu à des investigations approfondies de la part des autorités de contrôle de flux financiers." Cela pourrait ainsi remettre en cause la cession du club qui doit être officialisée fin février.

Jack Kachkar, homme d'affaires canadien d'origine arménienne, est entré en contact fin août avec l'actuel actionnaire du club, Robert-Louis Dreyfus (RLD), via le cabinet d'avocat londonien Allen and Overy. Le 16 janvier dernier, le canadien apportait les dernières garanties bancaires pour le rachat du club de football marseillais, à hauteur de 115 millions d'euros. Tout semblait présager une nouvelle intéressante pour RLD, qui a tout de même accumulé 200 millions d'euros de perte en dix ans.

Selon Le Figaro, "l'enquête sur la provenance des fonds de Jack Kachkar [...] aurait mis en évidence des zones d'ombre inquiétantes". L'homme d'affaires canadien possède une société pharmaceutique cotée au Nasdaq, Inyx, des mines de matières premières ainsi que des sociétés immobilières. Toujours selon le quotidien français : "les investigations diligentées actuellement par les autorités publiques compétentes, notamment une cellule de renseignements financiers au coeur du dispositif français de lutte contre le blanchiment d'argent, alimenteraient les suspicions."

Selon une source proche de la Ligue de football professionnel, la LFP ne serait pas habilitée à demander ce genre d'enquête sur des acheteurs potentiels d'un club français. La LFP n'intervient qu'en bout de chaîne, une fois la vente officialisée, par l'intermédiaire de la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG). Contacté par l'AFP, un porte-parole de Robert-Louis Dreyfus a indiqué: "nous n'avons aucun élément nous permettant de remettre en cause de quelque façon que ce soit la vente du club à Jack Kachkar. Aucun élément dans ce sens ne nous a jamais été transmis. Et, à notre niveau, les fonds apportés pour le rachat du club par Jack Kachkar le sont par le biais d'une grande banque américaine (Goldman Sachs) qui garantit leur provenance."

De son côté, le potentiel racheteur du club phocéen a démenti les informations publiées mercredi par Le Figaro. "Je n'ai pas eu à l'heure actuelle connaissance d'une enquête me concernant. J'ai pris la peine de rencontrer personnellement les principales institutions du football français. Je leur ai proposé de leur fournir les informations qu'elles jugeraient utiles sur l'opération de reprise de l'Olympique de Marseille. Elles n'ont pas donné suite à ce jour", a-t-il déclaré, mercredi, dans un communiqué. Jack Kachkar a précisé rester "serain et confiant quant à la poursuite de l'opération de rachat de l'OM, club auquel je suis très attaché, ainsi que les gens ont pu le constater. J'ai demandé à mes avocats d'étudier les actions qu'il convient de prendre à la suite de l'article."

Le deal avec RLD devrait alors être finalisé prochainement. Le rachat des parts d'Eric Soccer (holding de RLD) doit intervenir mi-février, et la cession officialisée fin février. En championnat de France de Ligue 1, Marseille occupe la 5e place, à 19 points de l'Olympique Lyonnais.