Nouveaux soupçons de corruption chez BAE Systems

Quelques semaines après le scandale sur des pots-de-vins pour la famille royale saoudienne, le groupe britannique d'aéronautique et d'armement BAE Systems se retrouve de nouveau sur la sellette. Cette fois, selon les révélations du journal The Guardian, le groupe aurait fait oeuvre de corruption auprès de responsables tanzaniens pour vendre des radars dans le pays.

Après l'Arabie saoudite, la Tanzanie. Le groupe de défense britannique BAE Systems fait l'objet d'une nouvelle enquête, concernant un pot-de-vin de 12 millions de dollars qu'il aurait versé dans le cadre de la vente d'un système de radar aérien à la Tanzanie, selon le quotidien britannique The Guardian.

Un intermédiaire tanzanien dans cette transaction, Sailles Vithlani, a reconnu que BAE Systems avait versé sur un compte en Suisse une somme représentant l'équivalent d'environ 30% de la valeur totale du contrat, qui s'élève à 40 millions de dollars (soit 30 millions d'euros), écrit le journal, selon qui le service britannique de lutte contre la grande délinquance financière, le Serious Fraud Office (SFO), enquête sur cette affaire.

Le SFO a été contraint d'abandonner en décembre une enquête qu'il menait sur d'éventuels pots-de-vin versés à des membres de la famille royale saoudienne dans le cadre d'un énorme contrat de vente d'armes entre Londres et l'Arabie saoudite, notamment pour des avions de combat de nouvelle génération Eurofighter Typhoon, et impliquant BAE Systems.

Cette affaire saoudienne a créé un véritable scandale outre-Manche. Les pressions qu'a exercées le gouvernement britannique sur le SFO pour qu'il cesse ses investigations avaient été considérées par nombre d'observateurs comme sans précédents. Il est vrai que cela fait plusieurs dizaines d'annnées que Londres entretient avec Ryad des relations "très spéciales" en matière de contrat d'armement, depuis la conclusion du contrat Al Yamamah pour plusieurs milliards de livres sterling qui avait vu la Grande-Bretagne fournir au royaume wahabite des avions de combat, des engins blindés, des missiles, le tout entretenus sur place par des centaines de salariés de BAE.

A propos de la nouvelle affaire concernant la Tanzanie, the Guardian souligne que dans ce genre de tractation internationale, une commission de 1% est généralement considérée comme légitime et cite des enquêteurs non identifiés, pour dire qu'une commission de 30% est soupçonnée de cacher une affaire de corruption.

Interrogé par le journal sur les raisons pour lesquelles il aurait versé une commission de 12 millions de dollars (environ 9 millions d'euros) sur le compte suisse de SaillesVithlani, BAE Systems a répondu: "nous ne ferons pas le moindre commentaire à ce sujet, ce qui ne peut bien sûr être interprété comme une quelconque reconnaissance des faits".

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