Christian Noyer pointe des signes de fragilité pour les banques

Le gouverneur de la Banque de France invoque le risque d'une plus grande instabilité des marchés financiers. Et la tentation, pour les banques, de se positionner sur des métiers plus rentables mais plus dangereux.

"Les résultats des banques françaises sont bons mais celles-ci ne sont pas exemptes de fragilité." C'est ce qu'a souligné aujourd'hui Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, lors de la présentation du rapport annuel de la Commission bancaire. Le bénéfice net de l'ensemble des établissements de crédit français a grimpé de 40,9 % en 2006, à 37,9 milliards d'euros. Soit une nette accélération, après une hausse de 17,5 % en 2005. Et avec une mention spéciale aux trois plus grandes banques françaises - BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole -, dont le produit net bancaire global a crû de 18,7 % l'an dernier, alors que le marché a progressé de 15,4 % "seulement."

Mais cette belle performance reflète une contribution "très significative" des activités non bancaires, en particulier de l'assurance, a précisé Christian Noyer. Qui note un début de ralentissement du marché domestique, pour les banques de détail. Afin de compenser cet affaiblissement de leur activité de détail, les banques pourraient être tentées de développer des métiers plus lucratifs mais également plus risqués. Pour Christian Noyer, "l'octroi de nouveaux crédits et le développement de nouvelles activités de marché doivent bénéficier d'une stricte sélection des contreparties (notamment les contreparties de type "hedge fund" (fonds d'investissement spéculatif))."

Le gouverneur de la Banque de France pointe également du doigt l'aplatissement de la courbe des taux, qui risque d'affecter la marge d'intermédiation des banques. La marge d'intermédiation est la différence entre les taux (longs) auxquels les banques prêtent à leurs clients et les taux (courts) auxquels elles empruntent sur les marchés financiers. Or, actuellement, les niveaux des taux longs et des taux courts tendent à se rejoindre. Plus globalement, Christian Noyer évoque le risque "d'une plus grande instabilité des marchés financiers", et enjoint donc les banques à préserver la solidité de leurs bilan.

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