Salaires minima des facteurs : Axel Springer veut se désengager de ses services postaux

Quelques heures après l'approbation par les députés allemands du principe d'un salaire minimum des facteurs, l'éditeur allemand Axel Springer a annoncé ce vendredi ne plus vouloir investir dans sa filiale de services postaux Pin, et chercher à se débarrasser de sa participation de 65%.

Axel Springer, éditeur des quotidiens allemands Bild et Die Welt, avait en juin dernier payé 510 millions d'euros pour sa part dans Pin, groupe de services postaux, voulant faire de cette activité un nouveau pilier pour son groupe. Mais l'instauration d'un salaire minimum pour les facteurs, tout juste approuvé ce vendredi par les députés au Bundestag, change la donne. Pour Axel Springer, cette mesure, voulue par le numéro un, le monopole Deutsche Post, rend la concurrence sur le marché des services postaux, qui va s'ouvrir au 1er janvier, "non seulement très difficile, mais pratiquement impossible".

Dans un communiqué publié ce vendredi, les directoire et conseil de surveillance d'Axel Springer ont décidé "de ne plus engager de moyens financiers dans Pin Group". Le groupe allemand a toutefois indiqué mettre à disposition de Pin 60 millions d'euros dans l'immédiat pour assurer sa survie immédiate et lui donner le temps de se réorienter. Axel Springer est prêt à vendre sa part "si les actionnaires minoritaires et de nouveaux investisseurs mettent assez de moyens à disposition pour garantir une perspective économique à Pin".

Sauf que les actionnaires minoritaires, qui comprennent le fondateur de Pin ainsi que plusieurs éditeurs allemands, ne semblent toutefois pas prêts à remettre au pot en l'état actuel des choses. Le patron de l'un d'entre eux, le groupe de presse régional WAZ, s'est dit disposé à continuer à soutenir Pin si "toutes les parties intéressées se mettaient d'accord sur un concept porteur". Ce qui devrait s'avérer difficile. Car Pin, déficitaire cette année d'après les prévisions, rémunère ses facteurs entre 7,40 et 8,20 euros de l'heure, soit jusqu'à près de 20% de moins que le nouveau salaire minimum compris entre 9 et 9,80 euros de l'heure.

Pin est numéro deux du marché en Allemagne. Il est déjà actif sur les segments ouverts à la concurrence, par exemple les paquets et les envois groupés, et emploie 9.000 personnes outre-Rhin. TNT, autre acteur du marché, a annoncé immédiatement après la décision du gouvernement en faveur du salaire minimum qu'il se retirait du marché.

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