Saison propice à l'écoute sans stress et à la réfléxion, l'été est idéal pour réviser ses classiques dans le jazz aussi. Dans ce registre, s'inscrivent Coltrane - disparu voici 40 ans- Brecker, son disciple talentueux, ou encore l'oecuménique Mingus pour un enregistrement inédit. La voix porte le marché du jazz et on retiendra deux maîtres, un homme (Elling) et une femme (Lincoln). Enfin pour la pulsation, la parole est donnée à Marcus Miller, virtuose de la basse électrique. Six albums à emporter dans sa valise estivale... avec un livre qui fait revivre l'atmosphère des tournées.

Brecker (Michael) : "Pilgrimage" ( Emarcy-Universal). Le dernier album du saxophoniste ténor, disparu en début d'année. Un pélérinage en bonne compagnie, excusez du peu : Herbie Hancock ou Brad Mehldau (piano), Pat Metheny ( guitare), Jack DeJohnette (batterie).

Coltrane (John) : "My favorite things at Newport" ( Impulse-Universal). Du direct au grand festival estival américain en 1963 et 1965 : un témoignage de la fougue mystique de "J.C".. A noter la présence à la batterie de Roy Haynes, qui tourne encore aujourd'hui à 80 ans passés !

Elling ( Kurt) : "Nightmoves" ( Concord Records). En tournée dans les festivals, Kurt le baryton de Chicago a séduit le public de Vienne ces derniers jours. La voix majeure du jazz vocal actuel.

Lincoln (Abbey) : "Abbey sings Abbey" (Universal). Une voix poignante qui récite ses compositions avec profondeur. Rarissime désormais sur scène, Abbey offre également une version inédite de "Blue Monk", chef d'oeuvre de Thelonious.

Miller (Marcus): "Free" (Dreyfus-Sony). Maître de la guitare basse, Marcus est plus libre que jamais. On retrouve son tube "Jean Pierre", qu'aimait tant Miles Davis, et un standard de la chanson américaine "When I fall in love".

Mingus (Charles) : "Mingus at Cornell" ( Blue Note). Un inédit, les concerts donnés à l'université californienne en 1964 par une formation où s'illustraient aussi Eric Dolphy (saxos et clarinette basse) et Jaki Byard (piano). Le boss de la basse, Mingus fait parler sa fureur dans un pamphlet anti-raciste "Fables of Faubus".

A lire, "Tournée générale" de Christian Laurella. 182 pages. (éditions du Layeur).
Homme clé pour les tournées, le "road manager" arrange tous les détails (petits et grands) pour faciliter la vie des musiciens. Christian Laurella raconte ses souvenirs sur la route , et en coulisses, avec quelques grands: Chet Baker, Stan Getz, Ahmad Jamal, James Carter, Jaco Pastorius... Savoureux.