La croissance nippone ralentit, la Banque centrale opte pour le statu quo

La croissance japonaise a augmenté de 0,6% au premier trimestre, moins que les 0,7% attendu. La Banque du Japon (BoJ) a laissé son taux directeur inchangé à 0,5% et devrait attendre la fin de l'été pour un éventuel resserrement.

La croissance au Japon a un peu faibli en janvier-mars en raison d'un fléchissement de l'investissement, ce qui conforte le sentiment que la Banque du Japon attendra au moins le troisième trimestre pour relever ses taux d'intérêt. La publication de la statistique du produit intérieur brut a coïncidé avec la fin de la réunion monétaire de deux jours de la banque centrale, qui a comme attendu laissé son taux directeur inchangé à 0,5%.

Le produit intérieur brut a augmenté de 0,6% en janvier-mars par rapport aux trois mois précédents, soit un peu moins que la croissance de 0,7% qu'attendaient en moyenne 30 économistes interrogés par Reuters. En taux annualisé, la croissance de la deuxième économie mondiale ressort à 2,4%, à comparer à des chiffres de 1,3% pour les Etats-Unis et 3,1% pour la zone euro. Ces chiffres marquent un neuvième trimestre consécutif de croissance pour le Japon mais à un rythme ralenti puisque le taux annualisé avait atteint 5,0% (révisé de 5,5%) au trimestre précédent, la plus forte croissance depuis près de trois ans.

Les exportations et la consommation des ménages sont restées solides mais les investissements des entreprises ont diminué pour la première fois depuis cinq trimestres. Les dépenses de consommation, qui représentent 55% de l'activité économique au Japon, ont progressé de 0,9% par rapport à octobre-décembre, alors que le marché tablait sur 0,8%. Les exportations, elles, ont augmenté de 3,3% mais les investissements ont reculé de 0,9% après une hausse de 2,3% au trimestre précédent, en raison surtout d'un fléchissement dans les équipements de télécommunications et l'automobile.

Signe que le Japon émerge d'une longue période de déflation, le déflateur du PIB, qui ajuste le chiffre de la croissance aux variations de prix, a baissé de seulement 0,2% par rapport aux trois derniers mois de 2006, après un recul de 0,5% en octobre-décembre.

Résultat, le comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) a comme prévu décidé jeudi, à l'unanimité, de laisser inchangé à 0,50% son principal taux directeur. Les marchés n'attendaient aucun relèvement des taux en raison de récentes statistiques économiques décevantes et de la proximité des élections sénatoriales, une importante échéance politique qui pourrait décider de l'avenir du Premier ministre Shinzo Abe.

Le 21 février, la Banque du Japon avait relevé les taux d'intérêt à 0,50% jugeant alors que la vigueur retrouvée de la croissance et les perspectives d'inflation à long terme justifiaient un resserrement monétaire.Le gouverneur de la BoJ Toshihiko Fukui, qui mise sur une croissance annuelle de 2%, répète qu'il faudra parvenir progressivement à "normaliser" autant que possible le loyer de l'argent au Japon, qui reste le plus bas du monde industrialisé.

Les analystes sont partagés sur la date du prochain resserrement, même si la plupart des observateurs le jugent improbable avant les élections sénatoriales du 22 juillet. La Banque du Japon a abandonné sa politique de taux zéro mi-2006.

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