PLFSS : le PS dénonce l'"échec des réformes" de la droite, la CGT veut un débat national

Les syndicats et la gauche critiquent vivement le projet de loi de financement de la Sécurité sociale présenté lundi lors de la réunion de la Commission des comptes de la Sécu. La CSMF est hostile à des mesures centrées sur patients et médecins.

Les grandes orientations du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) dévoilées lundi à l'occasion de la réunion de la Commission des comptes de la Sécu n'ont provoqué que des réactions négatives à gauche et chez les syndicats, de médecins ou de salariés. Ces mesures, uniquement conjoncturelles, ne permettront pas de ramener les finances de la Sécu à l'équilibre. Elles permettront seulement de réduire le déficit de 2008 (-11,7 milliards d'euros en 2007) de 12,7 milliards d'euros à 8,9 milliards d'euros. Ce qui permet au gouvernement de remettre à plus tard des réformes plus douloureuses.

L'annonce d'un déficit de la Sécu de 11,7 milliards d'euros en 2007, "soit près de 4 milliards supplémentaires au regard des prévision initiales" confirme "l'échec des réformes Douste-Blazy et Fillon", soulignent dans un communiqué les deux élus en charge de la santé au PS, Pascal Terrasse et Claude Pigement. "Le Parti socialiste voit dans ces résultats la sanction accablante du bilan social et financier des cinq ans de gestion" de droite, selon eux. Les socialistes relèvent par ailleurs que les mesures annoncées par le gouvernement "reposent essentiellement sur de nouvelles franchises, venant s'ajouter aux déremboursements et forfaits qui visent à pénaliser et à culpapiliser malades et assurés".

Cette analyse est partagée par le principal syndicat de médecins libéraux, la CSMF. Interrogé par l'AFP, son président Michel Chassang regrette que le gouvernement "frappe sur les patients via les franchises (...) et sur les médecins libéraux, désignés comme les seuls boucs émissaires". Le PLFSS prévoit d'expérimenter "de nouveaux modes de rémunération et de contrats plus individualisés" pour les médecins libéraux, et d'instaurer des "mécanismes de régulation" permettant de "suspendre" les revalorisations tarifaires en cas de hausse trop forte des dépenses maladie.

De son côté, la CGT estime que le gouvernement "poursuit dans la même voie" qui l'a conduit à "l'échec des réformes 2003 sur les retraites et 2004 de l'assurance maladie". Pour le syndicat de Bernard Thibault, "une fois de plus le gouvernement cherche à résoudre le problème sur le dos des salariés" en proposant "la franchise médicale et le durcissement des conditions d'accès à la retraite". La CGT plaide pour "un débat national sur la Sécurité sociale". L'Unsa souhaite pour sa part que "tout le monde participe aux efforts nécessaires à l'équilibre des comptes" de la Sécu et appelle à une réforme du paiement à l'acte des médecins libéraux, qui "ne correspond plus à des objectifs de santé publique".

Seul le Medef salue les mesures attendues dans le PLFSS, soulignant "la volonté exprimée par les pouvoirs publics de mettre en oeuvre de véritables réformes structurelles pour contenir durablement le rythme des dépenses".

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