"Héros fragiles"

Réalisateur d'origine chilienne émigré en France, Emilio Pacull revient sur les pas de son beau-père, Augusto Olivares. Proche du président Allende, ce dernier s'est également suicidé à La Moneda le 11 septembre 1973, jour du coup d'Etat orchestré par Pinochet. Dans ce documentaire à la fois poétique et très personnel, la responsabilité des Etats-Unis est au coeur du sujet, comme le soulignent certaines archives américaines déclassifiées et les extraits du film américains "Missing". Après des rencontres avec des survivants de la Moneda, mais aussi un acteur du coup d'Etat militaire, Emilio Pacull conclut par une interview de Milton Friedman, célèbre économiste aujourd'hui décédé, critiqué pour avoir inspiré la politique économique chilienne sous la dictature.

"Tout ira bien"

Marginal et porté sur la boisson, Marcel erre entre le désordre de son appartement berlinois et le bar d'en face, où il rêve tout haut de devenir garde du corps. Jusqu'au jour où débarque son fils de quinze ans, qui refuse de suivre sa mère dans sa nouvelle vie en banlieue. Sans misérabilisme ni pathos, Robert Thaneim raconte dans ce premier film la relation père-fils à l'envers qui s'installe entre eux, avec un adolescent soucieux d'aider son père à s'en sortir. A travers l'égarement du fils, partagé entre le mode de vie occidental de sa mère et le mépris de son père à leur égard, il raconte aussi le malaise d'une société est-allemande à deux vitesses. Le visage tragi-comique de Milan Peschel, qui joue le père, les scènes d'improvisation et l'utilisation d'une caméra numérique ajoutent au réalisme du récit. Dommage toutefois que les notes de poésie et d'humour soient trop parsemées.