L'AMF auditionne des dirigeants d'EADS, selon Le Monde

Pour le quotidien daté de jeudi, les dirigeants interrogés ou en passe de l'être, "avaient, à des degrés très divers, eu vent des complications dans la fabrication de l'A380". "L'AMF semble estimer que dès lors qu'il est acquis que les dirigeants d'EADS ont tardé à informer le marché car ils n'avaient pas une vision claire de l'avenir, ils n'auraient pas dû, a fortiori, vendre leurs titres dans un contexte qu'ils savaient trouble".

Alors qu'on apprenait hier qu'une enquête préliminaire avait été ouverte fin avril par le parquet de Paris sur les indemnités perçues par l'ex-coprésident d'EADS Noël Forgeard lors de son départ (8,5 millions d'euros), Le Monde rapporte ce mercredi après-midi dans son édition datée de jeudi que l'Autorité des marchés financiers (AMF) aurait commencé à auditionner des dirigeants du groupe d'aéronautique et de Défense EADS dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de délit d'initiés lors de la cession de titres du groupe d'aéronautique et de défense. Le directeur général délégué, Jean-Paul Gut, aurait été auditionné mardi. Manfred Bischoff, ex-coprésident d'EADS, devrait être entendu jeudi. Quant à Arnaud Lagardère, il serait interrogé le mardi 29 mai.

L'AMF enquête sur la cession en mars et avril 2006 de titres EADS par des actionnaires de référence et certains dirigeants du groupe avant l'annonce officielle, en juin, de nouveaux retards à prévoir dans les premières livraisons de l'A380, l'avion très gros porteur d'Airbus, filiale à 80% d'EADS et à 20% du britannique BAE Systems. Pour mémoire, le 14 juin dernier, le cours de bourse du groupe européen d'aéronautique et de défense avait décroché de plus de 25 % en une seule séance, 5,5 milliards d'euros de capitalisation boursière partant en fumée. Des rumeurs de délit d'initiés avaient alors commencé à courir.

Le groupe Lagardère avait en effet vendu la moitié de sa participation dans EADS en avril. "Si nous avions été malhonnêtes, ce n'est pas 7,5% du capital que nous aurions vendu, mais la totalité", s'était défendu Arnaud Lagardère. Daimler s'était également défait d'une participation de 7,5%. Un peu plus tôt, en mars, Noël Forgeard, ses enfants ainsi que plusieurs dirigeants français et allemands, dont Jean-Paul Gut, avaient vendu des actions pour plusieurs millions d'euros, à la faveur de la levée de stock-options.

Le Monde écrit que, selon les éléments réunis par l'AMF, les dirigeants interrogés ou en passe de l'être, "avaient, à des degrés très divers, eu vent des complications dans la fabrication de l'A380". "L'AMF semble estimer que dès lors qu'il est acquis que les dirigeants d'EADS ont tardé à informer le marché car ils n'avaient pas une vision claire de l'avenir, ils n'auraient pas dû, a fortiori, vendre leurs titres dans un contexte qu'ils savaient trouble".

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