Une dizaine de chefs d'entreprise ont été exclus de l'organisation du patronat italien pour avoir payé le "pizzo", l'impôt mafieux. C'est Ettore Artioli le numéro deux du Medef italien, la Confindustria, qui a prononcé ces sanctions, indique un porte-parole de l'organisation patronale, ce vendredi 7 décembre. Ce sont les premiers à être sanctionnés depuis l'annonce de la "révolte" du patronat sicilien contre la mafia en septembre

"C'est ce que prévoit le code éthique de Confindustria et cela démontre que nous ne nous contentons pas de mots mais que nous passons aux actes", a commenté le "patron des patrons" italiens, Luca di Montezemolo, cité vendredi 7 décembre par le journal Corriere della Sera.

Les noms des patrons exclus, dont certains sont cités dans des enquêtes judiciaires, n'ont pas été publiés, notamment par crainte qu'ils ne réclament des dommages-intérêts à l'organisation car ils ne sont à ce stade que des suspects dont le nom figure dans des enquêtes judiciaires.

La branche sicilienne de Confindustria a annoncé en septembre qu'elle excluerait de l'organisation les membres qui accepteraient de payer le "pizzo", l'impôt mafieux. Son président, Yvan Lo Bello, a depuis été placé sous protection policière alors que le siège de Confindustria à Caltanissetta, dans le centre de la Sicile, a été mis à sac fin novembre dans ce qui est considéré comme un acte de représailles de Cosa Nostra. Les sommes rackettées chaque année par la mafia sont évaluées à près de 10 milliards d'euros par an par l'association des chefs d'entreprise siciliens.