L'OCDE table sur une croissance mondiale plus équilibrée et plaide contre une hausse des taux

L'organisation internationale demande aux banques centrales américaine, européenne et japonaise de se montrer prudentes sur le relèvement des taux d'intérêt. Les perspectives de croissance des membres de l'OCDE font état d'un "rééquilibrage" au niveau mondial avec un ralentissement des Etats-Unis.

La croissance devrait se rééquilibrer au niveau mondial en 2007 selon Jean-Philippe Cotis. L'économiste en chef de l'Organisation de coopération et de développement économiques a présenté ce mardi les "Perspectives économiques de l'Organisation" et mis en garde les Banques centrales contre les relèvements de taux d'intérêt.

Les Etats-Unis devraient connaître un passage à vide pendant la première moitié de 2007, selon l'OCDE. Jean-Philippe Cotis a en effet présenté une prévision de 2% de croissance en rythme annuel au premier trimestre. Un chiffre peu encourageant comparé aux 3,3% de croissance estimés par l'OCDE pour le pays en 2006. Cette faiblesse de l'activité dans la première économie mondiale trouve sa source, d'après l'OCDE, dans le ralentissement du secteur immobilier, alors même que les créations d'emplois et les exportations restent vigoureuses, a expliqué Jean-Philippe Cotis.

La zone euro s'en sort un peu mieux et confirme une reprise solide, mais elle "devrait ralentir un peu au premier trimestre", en partie à cause de l'augmentation de trois points de la TVA en Allemagne. Les prévisions restent donc inférieures aux performances de 2006 pour le début de l'année. L'OCDE table sur une augmentation du PIB de la zone euro de 2,5% au premier trimestre en rythme annuel contre 2,8% pour l'année 2006. Jean-Philippe Cotis souligne toutefois que la croissance européenne devrait rester supérieure à son rythme habituel grâce au bon moral des chefs d'entreprises et à une accélération des créations d'emplois.

La croissance japonaise a été revue à la baisse en 2006 à 2,2% contre 2,8% précédemment: le PIB est attendu en hausse de 0,5% au premier et au deuxième trimestres 2007 contre +0,7% et +0,3% respectivement en 2006.

Dans ce contexte économique, l'OCDE plaide pour la prudence sur les taux d'intérêt. Elle estime qu'il n'y a pas d'argument convaincant aux Etats-Unis en faveur d'une reprise du resserrement monétaire. Un constat que paraît partager la Réserve fédérale. Cette dernière a estimé la semaine dernière que la croissance américaine a été modérée depuis mi-janvier avec "un certain ralentissement" dans plusieurs régions.

Jean-Philippe Cotis a également jugé qu'une pause dans le relèvement des taux de la Banque centrale européenne (BCE) serait bienvenue, après sept hausses en l'espace de quinze mois. Il a fait valoir que ces augmentations ont largement supprimé le caractère accommodant de la politique monétaire sur fond de croissance supérieure aux attentes. Alors que l'inflation a récemment été plus faible que prévu, les perspectives en matière de stabilité des prix apparaissent assez favorables, ajoute l'économiste en chef, sans toutefois formuler de recommandations précises envers la BCE.

Enfin au Japon, toujours sous la menace d'un retour de la déflation, l'OCDE préconise de ne pas relever les taux tant que les prix n'augmentent pas de manière durable. A noter que les taux d'intérêt japonais sont extrêmement bas, malgré la reprise de la croissance au Japon, le taux directeur de la Banque du Japon étant à seulement 0,50%.

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