Macao confirme son statut de capitale mondiale du jeu

La région administrative spéciale chinoise poursuit sa croissance démesurée, portée par les récentes ouvertures de casinos. Les établissements de jeu de l'ancienne colonie portugaise affichent 2,43 milliards de dollars de recettes pour le second trimestre 2007, grâce notamment au tourisme chinois. Et l'enclave n'a pas fini de surprendre.

Macao est en passe de devenir bien plus que le "Las Vegas asiatique". Rétrocédée à la Chine en 1999, la ville a depuis connu une croissance vertigineuse et dépassé la capitale mondiale du jeu américaine en 2006 avec 7 milliards de dollars de revenus, contre 6,6 milliards pour sa soeur jumelle du Nevada. Les casinos de Macao sont, de surcroît, plus profitables que ceux de Las Vegas car moins nombreux (26 contre 40 à Las Vegas) et plus grands. L'écart devrait même se creuser avec la ville américaine: le rythme de croissance annoncé pour le second trimestre est de 50% par rapport à l'année dernière, avec 2,43 milliards de dollars de revenus.

Seul lieu de Chine populaire où les jeux de hasard sont autorisés, Macao surfe sur l'engouement prononcé d'une majorité de Chinois après des années de rigueur communiste. Ceux-ci représentent désormais 80% des 22 millions de visiteurs venus tenter leur chance sur ce bout de terre situé à égale distance de Hong Kong et Canton. Les autorités de la ville comptent sur l'augmentation du niveau de vie et sur l'émergence de la classe moyenne pour poursuivre cette croissance exponentielle. Le PIB croît à un rythme moyen de 20% depuis quatre ans et le nombre de touristes devrait augmenter de 25% en 2007.

L'offre de Macao est, de plus, multi-segments. Si les tables de jeu communes affichent un résultat en hausse de 30,6% pour le trimestre, ceux des tables "haut de gamme" augmentent de 58,4%. Les revenus des machines à sous ont, quant à eux, presque doublé... Les raisons d'un tel boom sont non seulement l'augmentation du niveau de vie des Chinois, mais également la libéralisation du tourisme engagée par Pékin. Il faut également citer les constructions de nouveaux casinos. Si Las Vegas n'est plus la capitale mondiale du jeu, les investisseurs immobiliers qui y prospèrent ont senti en Macao une formidable opportunité de croissance. Michael Wynn (propriétaire du Mirage et du Bellagio), ou bien encore Kirk Kerkorian, ont profité de la libéralisation du marché des casinos décidée en 2004 pour s'y installer. La décision a eu un impact sans pareil sur l'économie du pays; les rentrées fiscales liées au jeu représentent 75% des revenus de la ville.

Stanley Ho, "roi de Macao", possède toujours huit casinos et ne semble pas en danger immédiat car le marché ne semble pas prêt de faiblir. Deux établissements ont été construits depuis le début de l'année, et deux autres chantiers devraient être achevés dans la seconde moitié, dont le Venetian (groupe Sands), annoncé comme le plus grand complexe hôtel-casino du monde avec 3.000 chambres et une surface de 100.000 mètres carrés.

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