Madrid se défend d'être intervenue dans le dossier Endesa

Pedro Solbes, ministre de l'Economie, affirme que le gouvernement n'a joué aucun rôle dans le dossier Endesa. L'électricien italien Enel détient près de 22% du capital de son homologue espagnol, après le rachat de 4,58% auprès de la banque italienne Mediobanca, plus une option supplémentaire de 0,43%. Selon la presse allemande, E.ON pourrait choisir d'acquérir jusqu'à 25% du capital d'Enel, pour le monnayer ensuite.

Le ministre espagnol de l'Economie, Pedro Solbes, a rejeté ce lundi les soupçons de collusion entre Rome et Madrid sur le dossier Endesa. La montée d'Enel, que l'Etat italien contrôle à hauteur de 32%, dans le capital d'Endesa est en effet intervenue après une rencontre à Ibiza entre les chefs de gouvernement italien et espagnol.

"Selon les informations à ma disposition, le gouvernement n'a joué aucun rôle dans cette opération", a déclaré Solbes dans une interview au journal Expansion. Le ministre de l'Economie rencontrera son homologue italien Tommaso Padoa-Schioppa lundi et mardi à Madrid dans le cadre d'une série de rencontres à haut niveau entre les deux pays.

En Espagne, l'opposition de droite a indiqué qu'elle comptait déposer plainte auprès de l'autorité des marchés financiers, la CNMV (Commission nationale des marchés des valeurs), pour entente entre Madrid et le groupe Enel.

Par ailleurs, le groupe énergétique allemand E.ON pourrait choisir d'acquérir jusqu'à 25% du capital de l'italien Enel pour l'inciter à se retirer de l'OPA sur l'espagnol Endesa, rapporte le magazine allemand Der Spiegel ce lundi. Le magazine indique que ce plan a été proposé par la banque d'investissement Goldmann Sachs au directoire du groupe allemand, qui doit prendre sa décision la semaine prochaine.

Dès les prochains jours, E.ON pourrait ainsi acquérir dans les bourses mondiales jusqu'à un quart du capital d'Enel (contrôlé à 30% par l'Etat italien), qui a déjà acquis 22% du premier électricien espagnol. Or, cette acquisition interdit de facto l'OPA d'Endesa, âprement convoité par E.ON. Il ne resterait plus alors à E.ON qu'à monnayer sa participation chez Enel contre celle de ce dernier dans Endesa, poursuit Der Spiegel.

En fin de semaine, Enel avait mis la main sur 5% supplémentaires du capital du leader espagnol de l'électricité, Endesa, qui fait l'objet de la convoitise de l'allemand E.ON depuis un an. L'électricien italien vient de nouer un accord avec Mediobanca pour pouvoir acquérir 4,58% d'Endesa, plus une option supplémentaire de 0,43%. Quelques heures avant, vendredi, Enel annonçait la même opération avec UBS pour s'assurer 7% d'Endesa via un contrat de dérivés. Si on ajoute les 9,99% que l'Italien a acquis mardi, pour plus de 4,1 milliards d'euros, Enel se trouve en position de détenir 21,5% d'Endesa.

Le groupe a d'ailleurs a demandé à l'autorité boursière espagnole l'autorisation de monter jusqu'à 24,99%, seuil au-delà duquel il devrait lancer une offre publique d'achat sur le solde. Ces acquisitions se sont faites au prix moyen de 39 euros par action, alors que l'offre d'E.ON est de 38,75 euros par titre.

Enel est devenu ainsi un obstacle incontournable pour l'allemand E.ON, également confronté à l'opposition du gouvernement espagnol. E.ON a néanmoins réaffirmé sa détermination à mener à bien son offre, qu'il a revalorisée de 11 milliards d'euros, par rapport aux 30 milliards déjà proposés en février 2006.

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