Nicolas Sarkozy souhaite une Vème République rénovée

Le chef de l'Etat a exposé, jeudi soir à Epinal, les grandes lignes de sa réforme des institutions françaises. Sa première leçon: "je ne tournerai pas la page de la Vème République". Retour sur les points importants de son discours.

Il n'y aura pas de rupture institutionnelle. Nicolas Sarkozy était jeudi soir à Epinal sur les traces du général de Gaulle. Dans son discours, il a présenté quelques pistes pour réformer nos institutions. Pas question pour autant de changer de constitution: "Je ne tournerai pas la page de la Vème République". Même s'il souhaite rendre la "république irréprochable".

Pendant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait plaidé, à plusieurs reprises, pour "un président responsable" et un "Etat fort". Autant de termes repris hier dans son discours à Epinal: "je veux que la France soit gouvernée", a-t-il résumé.

Premier chantier: la création d'un comité chargé de proposer des réformes concrètes d'ici au 1er novembre 2007. Présidé par l'ancien Premier ministre Edouard Balladur, il réunit des personnalités "choisies sur les seuls critères de leurs qualités personnelles, de leurs expérience, de leurs compétence" par Nicolas Sarkozy. Le président s'est félicité de la participation possible de Jack Lang, qui a quitté mercredi la direction du parti socialiste.

"Il faut que le chef de l'Etat en soit un"

Nicolas Sarkozy a revendiqué la "présidentialisation" de la Vème République. "Je souhaite que soit étudiée la possibilité que le président puisse s'exprimer au moins une fois par an devant le parlement pour expliquer son action et pour rendre compte de ses résultats". Une proposition qui suscite la polémique. François Hollande, premier secrétaire du PS, a dénoncé une "dérive présidentialiste". En l'état actuel, la constitution de 1958 prévoit que seul le Premier ministre est responsable devant le parlement.

Dans le même ordre d'idées, le chef de l'Etat s'est interrogé sur la limitation à deux mandats successifs pour un président. Et pas question de supprimer le fameux article 16 de la constitution. Utilisé qu'une seule fois sous la Vème république, cet article octroie les pleins pouvoirs au chef de l'Etat dans des circonstances exceptionnelles. "Je ne crois pas qu'il soit pertinent de le supprimer. L'histoire a montré qu'aucun pays n'est à l'abri de circonstances exceptionnelles".

Pourquoi ne pas introduire une dose de proportionnelle à l'Assemblée nationale, s'interroge le président, alors que la réforme est réclamée par le PS et MoDem. Nicolas Sarkozy propose d'en discuter "pour permettre d'améliorer la représentativité du parlement sans remettre en cause le fait majoritaire". Il s'est aussi dit favorable à un "statut de l'opposition" et à une "reconnaissance de son rôle". Enfin, le Sénat doit "mieux refléter la diversité française", a-t-il précisé.

Sur les traces du général de Gaulle
En choisissant Epinal pour exposer sa réforme des institutions, Nicolas Sarkozy se place dans les pas du général de Gaulle. Le 29 septembre 1946, le général avait choisi cette même cité vosgienne pour tracer les grandes lignes de ce qui allait être la Vème République. A l'époque, il plaidait pour que "le chef de l'Etat en soit un, c'est à dire qu'il soit élu et choisi pour représenter" la France. La constitution de la Vème République sera ensuite ratifiée par référendum le 4 septembre 1958. Depuis sa mise en place, le texte a été modifié une vingtaine de fois, comme en 2000 pour la réduction à cinq ans du mandat présidentiel.

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