Exclus des décisions stratégiques, devenus des exécutants plus que médiateurs, les cadres se sentent trahis, et se voient souvent comme des amortisseurs des coups, des fusibles, isolés, pris "entre le marteau et l'enclume". Tel est en tout cas l'analyse de QuinCadres (1) effectuée à partir d'une étude qualitative réalisée par Gatard & Associés auprès d'un panel représentatif de cadres (2).

La confiance aurait ainsi été rompue et un quart d'entre eux (25 à 30% d'entre eux selon cette étude....) estiment que les choses doivent évoluer. Fer de lance de cette rébellion, les jeunes cadres qui, lorsqu'ils ne partent pas à l'étranger ou se ne rabattent pas sur la fonction publique, sont prêts à quitter froidement une entreprise pour une autre plus prometteuse. Exit la fidélité du cadre, "les jeunes cadres sont devenus des offreurs de service", analyse Olivier Spire, fondateur et PDG de QuinCadres. Mais, surtout, les cadres souhaiteraient "se ré-imposer comme des joueurs incontournables et revendiquent un droit d'ingérance, un droit d'alerte, voire un droit d'opposition" dans les décisions. "Ils veulent se ré-approprier l'entreprise" analyse QuinCadres.

Des revendications qui pourraient être entendues par des entreprises, dont les besoins en cadres sont revus à la hausse: elles ont recruté en 2006 20% de cadres de plus qu'elles ne le prévoyaient fin 2005 et leurs prévisions pour 2007 sont en augmentation. Selon l'APEC, "207.000 à 220.000 recrutements sont annoncés pour cette année, soit une croissance de 3 à 9% par rapport à 2006" . Même les seniors retrouvent grâce à leurs yeux, estime Olivier Spire. La proportion de CDI chez les candidats de QuinCadres a ainsi doublé cette année (20% contre 10% l'année précédente).

(1) Enquête effectuée auprès de 70 cadres dans différentes villes en France, de janvier à mars 2007.

(2) QuinCadres est une cabinet spécialisé dans le recrutement des cadres ayant plus de 15 ans d'expérience.