Nicolas Sarkozy affiche sa volonté de dialogue avec les syndicats

Le président élu reçoit chacune des organisations patronales et syndicales avant sa prise de fonction mercredi. Une première, a souligné le secrétaire général de la CFDT, qui veut y voir "une reconnaissance aussi des organisations syndicales".

Le nouveau président de la République reçoit l'ensemble des organisations patronales et syndicales avant sa prise de fonction officielle mercredi. Cette première série de rencontres bilatérales a été plutôt bien accueillie par les syndicats, sur le qui-vive depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'Etat le 6 mai. Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, qui a ouvert le bal lundi matin, estime que le chef de l'Etat "a voulu faire un geste de dialogue par cette rencontre", y voyant "une reconnaissance aussi des organisations syndicales".

C'est la première fois qu'un président de la République rencontre les partenaires sociaux avant sa prise de fonction officielle, note François Chérèque. Une opération de communication? Les mêmes seront en effet reçus officiellement à l'Elysée, en bilatérale également, d'ici une dizaine de jours. En tout cas après le congrès de la Confédération européenne des syndicats, qui se déroule à Séville du 21 au 24 mai, et auquel se rendent la plupart des leaders syndicaux. A cette occasion, seront fixés la méthode et le calendrier des quatre conférences sociales souhaitées par Nicolas Sarkozy. Prévues pour la rentrée de septembre, elles porteront sur les salaires et le pouvoir d'achat, les différences de salaires hommes-femmes, la représentativité et le dialogue social, et les conditions de travail.

Cette première prise de contact avait deux objectifs: rappeler la volonté de réforme du nouveau président d'une part. "Tous les sujets qui ont été abordés pendant la campagne électorale restent sur la table", a constaté François Chérèque, notamment la réforme des régimes spéciaux de retraite, la défiscalisation et la détaxation des heures supplémentaires, l'instauration d'un service minimum dans les transports public. Parallèlement, Nicolas Sarkozy entendait montrer qu'il ne veut pas passer en force comme le craignent les syndicats, y compris sur les sujets qui fâchent. "Nous n'avons pas le couteau sous la gorge", a estimé Bernard Van Crayenest, le président de la CGC. Même analyse au Medef: "Il souhaite à la fois agir, mais dans la concertation, ce qui me semble être la meilleure méthode", a déclaré sa présidente Laurence Parisot.

Pour autant, certaines organisations syndicales demandent de voir si le nouveau chef de l'Etat "est à l'écoute" comme il le dit. Nicolas Sarkozy "souhaite qu'on ne lui fasse pas de procès d'intention. J'en prends acte", a affirmé le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui redoute cependant que "certaines organisations puissent être plus entendues que d'autres", en faisant allusion au "patronat". Le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, qui sera reçu mardi par le chef de l'Etat, a indiqué lundi dans Libération refuser de négocier avec le patronat "si l'on nous dit 'voilà le résultat auquel vous devez arriver' ".

Les syndicats ont profité de cette première prise de contact pour rappeler leurs positions sur un certain nombre de sujets. Outre leur volonté que le nouvel exécutif respecte le dialogue social avant toute réforme, comme le prévoit d'ailleurs la loi depuis janvier, ils sont hostiles à une loi sur le service minimum dans les transports publics. "On ne va pas faire une loi pour une ou deux entreprises", estime François Chérèque, qui souhaite privilégier la négociation d'un accord. Les syndicats sont également contre l'alignement des régimes spéciaux de retraite sur le régime général et la détaxation et défiscalisation des heures supplémentaires. Alors que Bernard Thibault a rappelé au président l'existence "d'impatiences sociales", notamment sur la hausse du pouvoir d'achat, Nicolas Sarkozy "ne semble pas favorable à une augmentation significative du Smic au 1er juillet", a relevé le leader de la CGT. Entre le nouveau président et les syndicats, les divergences de fond demeurent.

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