Jean-Louis Debré nommé président du Conseil constitutionnel

Le haut magistrat Guy Canivet et l'ancien vice-président du Conseil d'Etat, Renaud Denoix de Saint-Marc, rejoignent aussi les Sages.

Jean-Louis Debré va quitter la présidence de l'Assemblée nationale pour celle du Conseil constitutionnel. Sa nomination par le président de la république est intervenue ce vendredi après-midi, alors que son nom circulait avec insistance depuis plusieurs jours pour cette fonction prestigieuse.

Ancien magistrat, chiraquien inconditionnel, le fils de l'ancien Premier ministre Michel Debré est entré en politique en 1986 comme député de l'Eure, réélu sans interruption depuis. Conseiller municipal d'Evreux (Eure) en 1989, puis de Paris en 1995 où il devient adjoint au maire, il se fait élire conseiller général de l'Eure en 1992, avant de devenir le premier magistrat d'Evreux, fief communiste conquis de haute lutte. Ministre de l'Intérieur entre 1995 et 1997, sous Juppé, il avait obtenu une première consécration politique en étant élu en juin 2002 président de l'Assemblée nationale face à Edouard Balladur. Depuis, de l'avis de tous, y compris de l'opposition, il s'était forgé une image de président ouvert et tolérant, sachant mener les débats de l'Assemblée.

Sa nomination à la tête des Sages est interprétée par tous les analystes comme la récompense de la fidélité au président Chirac. Alors que, ces dernières semaines, ses petites phrases assassines n'avaient pas épargné Nicolas Sarkozy, pour le moins coupable à ses yeux de désinvolture vis-à-vis du président, sa première tâche constituera à surveiller le bon déroulement des élections présidentielles et législatives.

Avant de partir pour le Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré devait lui aussi nommer un Sage: alors que le nom de Michel Charasse, le bouillant sénateur socialiste du Puy-de-Dôme, était souvent avancé, c'est finalement un ancien collègue magistrat que le président de l'Assemblée nationale a choisi: Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation, connu pour sa défense opiniâtre de l'indépendance des juges.

Quant au troisième Sage, nommé par le président du Sénat, Christian Poncelet, c'est sans surprise Renaud Denoix de Saint-Marc. Ce grand commis de la république, ancien vice-président du Conseil d'Etat, était aussi parmi les prétendants à la présidence du Conseil constitutionnel.

La nomination de Jean-Louis Debré laisse vacante la présidence de l'Assemblée. Celle-ci suscite déjà bien des convoitises même si elle risque d'ête très éphémère, puisque courant jusqu'à seulement ... mi-juin.

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