Marché de l'art : un plan de renouveau à l'étude

La France artistique perd de sa splendeur, il faut donc la soutenir. Quatre grandes mesures sont à l'étude, avec premières applications à la fin de l'année.

Depuis quelques années, le marché de l'art s'est mondialisé, soutenu par des acheteurs de plus en plus fortunés et des maisons de ventes de plus en plus importantes. La réforme française de 2001, qui a notamment mis fin au monopole des commissaires priseurs, a certes répondu aux impératifs de la concurrence - et aux souhaits de Bruxelles - mais n'a pas permis aux sociétés tricolores de redorer le blason de Paris, dont les ventes, certes parfois prestigieuses, manquent d'éclat.

Ainsi, l'an passé, avec 500 millions d'euros, Drouot a réalisé son meilleur résultat, mais loin derrière New York ou Londres, places qui ne cessent de battre records sur records. Quand le tableau le plus cher vendu à Paris atteint 6,9 millions d'euros (Bacon), une toile de Rothko s'adjuge 72 millions de dollars. Si la France demeure le "grenier" du monde où l'on puise le maximum d'objets d'art, c'est ailleurs que se passent désormais les vacations les plus importantes, au point que Christie's a ouvert des salles de ventes à Hong Kong ou Dubaï.

Pour mettre fin à ce déclin, la ministre de la Culture, Christine Albanel, compte "à très brève échéance" mettre en place un plan destiné à relancer le marché de l'art tricolore. Pour cela, quatre axes sont envisagés:

- Développer le nombre de collectionneurs français, en instaurant un crédit d'impôt ou un prêt sans intérêt pour l'achat d'un premier tableau chez les moins de trente ans.

- Relocaliser certaines ventes par une fiscalité allégée et simplifiée, en concertation avec les partenaires européens. En effet, en Suisse ou aux Etats Unis, les taxes appliquées aux adjudications sont deux fois moindres.

- Aider les maisons de ventes à se moderniser et s'exporter, via des représentation à l'étranger, à l'instar de ce que font les grandes maisons anglo-saxonnes. C'est déjà ce que vient de faire Artcurial en ouvrant une filiale à Shanghai.

- Soutenir et sécuriser les ventes par Internet, qui captent aujourd'hui les 2/3 du marché. Pour cela, la ministre souhaite la mise en place d'un portail unique, regroupant catalogues, annonces et résultats. Ce qui est déjà le cas en Allemagne.

Le commissaire de la FIAC a été chargé d'expertiser ces pistes, que les professionnels, tout juste informés, entendent soutenir. Les premières mesures devraient être prises d'ici à la fin de l'année pour application début 2008.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.