Le commissaire Almunia voit un impact limité de la crise du "subprime" sur la zone euro en 2008

Pour le commissaire européen en charge des Affaires monétaires, la crise financière venue des Etats-Unis pourrait affecter l'économie européenne en 2008, mais à la marge seulement. Il réaffirme aussi sa confiance dans l'appréciation de la situation économique par la BCE, qui se réunit ce jeudi pour statuer sur les taux.

Les turbulences sur le marché du crédit pourraient réduire la croissance économique de la zone euro de quelques points de base l'an prochain, a estimé ce lundi le commissaire européen chargé des Affaires monétaires, Joaquin Almunia. Le PIB de la zone euro devrait afficher une croissance de 2,7% cette année, a déclaré Joaquin Almunia, en soulignant que l'instabilité qui règne sur les marchés n'était pas de nature à mettre fin à la reprise économique dans la région.

"Je pense qu'il y a plus de risques de baisse pour l'an prochain (...) et probablement toutes ces turbulences réduiront la croissance européenne de quelques décimales", a déclaré le commissaire. L'importance de l'impact dépendra de l'ampleur des conséquences de la crise du subprime sur la croissance américaine, a-t-il ajouté. La Commission européenne prévoit pour l'instant une croissance de 2,5% en 2008.

"La clé, c'est la confiance. Si le moral des investisseurs baisse, si cela engendre un manque de confiance, si cela nourrit des tensions protectionnistes ou des tensions sur des interventions lourdes des gouvernements sur les marchés, alors les choses pourraient empirer" a-t-il dit. Un resserrement progressif des conditions du crédit est probable, mais il n'y aura pas de ralentissement marqué de l'activité de prêt, a estimé Joaquin Almunia.

Concernant la politique monétaire de la Banque centrale européenne, dont la prochaine réunion, très attendue, se tient ce jeudi, "j'espère, a poursuivi le commissaire, que la banque pendra ses décisions avec le même jugement approprié que par le passé et, bien sûr, nous devrions exiger que tout le monde permette à la banque de prendre sa décision en toute indépendance, sans pression. Personne ne doit faire pression sur la banque".

La BCE évalue à 251 milliards d'euros les besoins de liquidités des banques
La Banque centrale européenne (BCE) a évalué ce lundi à un peu plus de 251 milliards d'euros les besoins de liquidités des banques de la zone euro pour la semaine à venir. Lors de l'adjudication régulière de la semaine dernière, la BCE avait évalué le montant à 195,5 milliards mais avait dû allouer 14,5 milliards de plus devant l'afflux de demandes des établissements dans un marché toujours nerveux en raison de la raréfaction des crédits. Pour remédier à la pénurie de liquidités liée à la crise du crédit immobilier à risque aux Etats-Unis ("subprime"), la BCE, en concertation avec les banques centrales du monde entier, était intervenue ces dernières semaines pour mettre du "cash" sur le marché.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.