Besancenot accuse le coup sans baisser les bras

Le leader de l'extrême- gauche donne son analyse après la nette victoire de Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle.

"Je suis aux côtés de ceux qui ce soir ne comprennent pas, qui ont la sensation de s'être pris un sacré coup sur la tête parce que cela existe. Et je voudrais leur dire que Nicolas Sarkozy a probablement eu le talent de développer une orientation politique mais de brouiller les cartes, d'envoyer des signaux à chaque secteur de la population, et finalement réussir à les opposer les uns contre les autres. Il a réussi à le faire.

Il a eu le mérite de la pugnacité. ( ...) Il a développé une orientation globale mais on sait tous ce soir qu'il n'y a pas 53 % de la population qui adhère à un projet libéral. Et quand on va rentrer dans le détail des sujets, je dis bien dans le détail des sujets, sur le code du Travail, sur savoir si oui ou non on facilite les licenciements, savoir si oui ou non on remet en cause les acquis sociaux qui sont considérés importants pas simplement par la gauche mais par des tas de travailleurs, y compris peut-être même par les travailleurs qui ont voté pour Nicolas Sarkozy ce soir, je pense que la musique ne sera pas tout à fait la même.

Donc, moi je voudrais simplement dire qu'il y a aussi une gauche qui ne baisse pas les bras ce soir et qui dit clairement à Nicolas Sarkozy que dès qu'il y aura un coup qui sera porté à un immigré, à un travailleur, à une usine, à un quartier, il y aura une gauche pour résister (...)

A propos de Ségolène Royal

D'abord elle a eu le mérite aussi de la dignité y compris dans sa déclaration de l'entre deux tours. Beaucoup assuraient de toutes façons qu'elle se ferait dérouler par Nicolas Sarkozy. Tout le monde a été obligé de constater que ce n'était pas le cas. Moi, mon désaccord avec Ségolène Royal porte sur le contenu politique.

C'était vrai avant le premier tour, cela reste vrai aujourd'hui y compris dans sa déclaration qui reste digne, mais avec laquelle je ne suis pas d'accord ce soir. La solution qui consiste à dire qu'il faut refonder la gauche oui, mais en l'ouvrant vers l'autre rive, en continuant à tendre une main finalement vers le centre droit, vers l'UDF, je crois que ce n'est pas comprendre ce qui s'est passé dans les deux dernières élections présidentielles.

A chaque fois que la gauche a commencé à courir après la droite, elle a perdu. Et il y a un désarroi extrêmement profond dans les couches populaires et dans la jeunesse, un désarroi qui a pu y compris se traduire dans le vote Nicolas Sarkozy. Je pense que la gauche, pour récupérer ce désarroi là sur des bases positives, doit le faire sur des bases sociales, sur des bases de répartition des richesses, et moi j'appelle tous ceux et toutes celles qui ont combattu la politique de la droite ces cinq dernières années à ne pas baisser les bras et à continuer à le faire de façon digne, de façon responsable, mais de façon extrêmement motivée et enthousiaste, ce soir, malgré le résultat qui est évidemment décevant.

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