UFC-Que choisir critique la politique énergétique du gouvernement

L'Union fédérale des consommateurs estime que les mesures du gouvernement pour promouvoir les biocarburants sont inadaptées et dispendieuses. Bien que favorable à ce type d'énergie, l'association estime que ses avantages fiscaux sont trop généreux et pourraient créer une rente de monopole des producteurs.

"Les pouvoirs publics ont voulu donner une impulsion, mais il est temps de rectifier le tir": pour l'Union fédérale des consommateurs-Que choisir, l'heure est désormais au remaniement. Afin de remédier à l'ère du pétrole cher et au réchauffement climatique, le gouvernement a multiplié ces dernières semaines les mesures fiscales en faveur des biocarburants. Trop, estime l'association, qui constate que la défiscalisation des biocarburants pour les rendre plus compétitifs a été calculée par rapport à un baril de pétrole à 30 dollars. "Cette mesure permettra en fait aux producteurs d'augmenter leur marge tout en restant compétitifs par rapport aux carburants fossiles", indique l'UFC, qui craint le développement d'une rente de monopole des producteurs, déjà très concentrés.

De plus, cette défiscalisation sur les biocarburants sera sans doute in fine compensée par les contribuables, dans un pays structurellement déficitaire. Or ces derniers auront également à payer une taxe croissante sur les carburants fossiles, la TGAP (taxe générale sur les activités polluantes). Au total, entre 2005 et 2010, le contribuable aura théoriquement à débourser 1,3 milliard d'euros pour compenser la défiscalisation des biocarburants et 2,4 milliards au titre de la TGAP.

Autre sujet à polémique, compte tenu de la forte incertitude sur le rendement énergétique de certains biocarburants, son intense promotion financière pose question. Par exemple il est prouvé que la canne à sucre, très utilisée à cette fin au Brésil et qui pourrait être importée ou produite dans les territoires d'outre-mer, est bien plus intéressante que les céréales pour produire de l'éthanol. Le bilan de l'Ademe (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) sur les rendements énergétiques sur lequel s'est appuyé l'Etat est contredit par l'Inra (Institut de recherche agronomique).

Le gouvernement pourrait donc faire varier les avantages fiscaux selon le rendement de chaque type de biocarburant et investir dans les biocarburants de deuxième génération, obtenus à partir de la biomasse (résidus céréaliers, forestiers, déchets organiques...). Surtout, les efforts devraient être mieux répartis entre les biocarburants (que l'association ne conteste pas sur le fond) et par exemple les transports collectifs urbains et le développement des moteurs propres.

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