Marché du travail : nouvelle étape, "des avancées" pour certains syndicats

La négociation sur la modernisation du marché du travail, est rentrée dans une nouvelle phase vendredi, avec "des avancées" du patronat aux yeux de la plupart des syndicats.

La négociation sur la modernisation du marché du travail, censée s'achever à la fin de l'année, est rentrée dans une nouvelle phase vendredi, avec "des avancées" du patronat aux yeux de la plupart des syndicats, sauf la CGT, et l'entrée en piste de Cathy Kopp comme chef de file patronal.

La remplaçante de Denis Gautier-Sauvagnac, mis en cause dans une affaire de retraits de fonds suspects, a indiqué que le Medef, la CGPME et l'UPA accepteraient de renoncer au contrat nouvelles embauches (CNE), qui risque d'être condamné en novembre par le Bureau international du travail (BIT), en échange de la signature d'un accord au terme de la négociation.

"C'est une avancée très significative du patronat", a jugé Mme Kopp après trois heures de réunion au Medef, en évoquant d'autres "points d'avancées" comme "l'abandon d'une période de validation économique", au début d'un contrat de travail, initialement proposée en plus de la période d'essai.

Un texte présenté par le patronat aux syndicats contient aussi quelques concessions dans le sens de la sécurisation des parcours professionnels voulue par les syndicats, avec la possibilité d'attacher certains droits à la personne et non plus au contrat ou à l'entreprise (droit individuel à la formation, complémentaire santé).

Le patronat, a précisé Mme Kopp, est "prêt à réfléchir" à la prise en compte des contrats précaires (CDD, intérim, temps partiel) réclamée par les syndicats d'ici à la prochaine réunion, dans quinze jours.
Mais il ne renonce pas à un mode de rupture des contrats de travail de gré à gré, sans procédure de licenciement, ni à l'idée d'une nouvelle architecture à deux étages pour l'indemnisation du chômage, avec un socle financé par l'impôt.

Globalement, Marcel Grignard (CFDT) a exprimé "une appréciation très positive". "Même si l'on est très loin de la conclusion de la négociation, on acte trois ou quatre éléments très importants" dont "l'affirmation par le patronat de l'obligation de motiver le licenciement" ou la prise en compte des stages dans la période d'essai en cas d'embauche ultérieure en CDI, a-t-il dit.

Pour la CFE-CGC, Alain Lecanu a salué "des avancées du Medef". "A nous d'enrichir le texte", a-t-il lancé.
Pour Stéphane Lardy (FO), il y a aussi "un certain nombre d'avancées" comme sur la place du juge prud'homal pour trouver des solutions amiables aux ruptures de contrats de travail ou sur les stages. Il a cependant souhaité que le patronat soit "plus précis sur la transférabilité des droits des salariés". "Un accord est envisageable d'ici la fin de l'année" mais "la balle est dans le camp du patronat", a-t-il estimé.

Mais selon Gabrielle Simon (CFTC), "le document patronal reste déséquilibré, très précis sur les évolutions des contrats de travail mais très vague ou incomplet pour le reste comme la sécurisation des parcours professionnels". "Si le Medef veut un accord, il va devoir prendre en compte les demandes des syndicats", a-t-elle prévenu.
Maryse Dumas (CGT) a jugé que, malgré "quelques améliorations du texte sur le fond, la quasi totalité des points durs subsistent" et que "l'on ne voit toujours pas apparaître de nouveaux droits pour les salariés". Quant au CNE, il est déjà "moribond", a-t-elle lancé.

Interrogée sur l'issue de la négociation, elle s'est dite "ni optimiste ni pessimiste" : "les objectifs sont très éloignés ; beaucoup va dépendre de la capacité des organisations syndicales à peser ensemble dans la négociation et de ce qui va passer dans le pays comme mobilisation des salariés".

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