Relations France-Allemagne : Sarkozy agace et Fillon rame

Le Premier ministre français, dans une tribune publiée conjointement par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung et par le Figaro, appelle la France et l'Allemagne à relever ensemble les "défis" de l'Europe, de la mondialisation, du climat, de l'énergie et de l'espace. Histoire de faire oublier les tensions actuelles entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel.

Une fois de plus, François Fillon rame. Quand il ne cherche pas à exister face à son "patron" Sarkozy, quitte à faire des gaffes comme sur la réforme des régimes spéciaux de retraite, il tente de gommer les aspects les plus saillants du nouveau Président de la République française. Et notamment l'agacement que ce dernier suscite de plus en plus outre-Rhin.

Du coup, le Premier ministre français, dans une tribune publiée conjointement par le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung et par le Figaro, appelle la France et l'Allemagne à relever ensemble les "défis" de l'Europe, de la mondialisation, du climat, de l'énergie et de l'espace.

"Nos deux nations sont comme deux soeurs que le temps ne cesse de rapprocher (...) Ensemble, elles feront encore beaucoup", écrit François Fillon. "L'Europe de demain" est le premier de ces défis auquel Paris et Berlin doivent répondre en imaginant "ses missions, ses politiques futures, son organisation, son fonctionnement démocratique et ses frontières".

Le chef du gouvernement français souligne que la France et l'Allemagne peuvent, face à la mondialisation, agir notamment pour plus de transparence des marchés et des fonds et pour améliorer la compétitivité des entreprises.

Contre le changement climatique, Paris et Berlin doivent "unir leurs efforts pour amener les Etats-Unis et les grands pays émergents" à préparer l'après-Kyoto. François Fillon rappelle que "l'environnement sera une des priorités" de la présidence française de l'Union européenne au second semestre de 2008.

Il souhaite également la poursuite des coopérations franco-allemandes dans le secteur spatial mais aussi dans le domaine énergétique. Lundi, Nicola Sarkozy, rencontrant Angela Merkel près de Berlin, avait incité l'Allemagne à revenir à une politique énergétique incluant l'option nucléaire (ce que refusent absolument les sociaux-démocrates du SPD, membre de la colation au pouvoir avec les chrétiens démocrates CDU de la chancelière).

Mais ce type de conseil a le don d'agacer les Allemands, y compris Angela Merkel, qui ont horreur que ce petit président français suractif vienne se mêler de leurs problèmes intérieurs. De même que Berlin s'agace de voir Nicolas Sarkozy se mêler des affaires des entreprises, de la gouvernance d'EADS et d'Airbus (dont son prédecesseur Jacques Chirac s'était beaucoup occupé également pour défendre son poulain Noël Forgeard, alors dirigeant du groupe d'aéronautique et d'armement) à l'éventuelle sortie de Siemens du capital d'Areva NP, l'ex Framatome, pour permettre peut-être un mariage du champion français du nucléaire avec Alstom sous l'égide de Bouygues. Or, Siemens ne veut pas céder ses 34% du spécialiste des réacteurs nucléaires Areva NP.

A Berlin, tout cela fait beaucoup. Mais à Paris, motus, RAS (rien à signaler), tout va pour le mieux entre Français et Allemands. Le porte-parole de l'Elysée, David Martinon, a nié ce jeudi toute "crise" dans les relations entre les deux pays. Nicolas Sarkozy avait qualifié la veille de "très franc" son échange avec la chancelière allemande, Angela Merkel. "Très franc" en language diplomatique, cela signifie que l'on s'est copieusement "engueulé". Mardi, le quotidien allemand Rheinische Post, citant des sources à la présidence française, avait même évoqué une "crise profonde" entre les deux dirigeants.

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