Poutine souffle le chaud et le froid sur l'approvisionnement pétrolier de l'Europe

Après la fermeture de l'oléoduc traversant la Biélorussie, le président Poutine évoque une "possible réduction" de la production pétrolière russe. Mais, dans le même temps, il exhorte son gouvernement à "tout faire pour garantir les intérêts des consommateurs occidentaux".

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré ce mardi que Moscou allait examiner une "possible réduction" de sa production pétrolière, en raison des problèmes de transit de son pétrole vers l'Europe via la Biélorussie. Une déclaration qui intervient au lendemain de la fermeture des vannes de l'oléoduc transitant par ce pays, après que Minsk eut indiqué vouloir imposer le pétrole russe traversant son territoire.

Si l'Europe n'est pas directement visée par l'oukase russe, celui-ci frappe notamment la Slovaquie, la Pologne, l'Allemagne et la Hongrie. Dans le même temps, Poutine a appelé pourtant son gouvernement à "tout faire pour garantir les intérêts des consommateurs occidentaux". Dans ce contexte, "il faut continuer les négociations avec nos partenaires biélorusses pour résoudre la crise liée aux livraisons de pétrole et au transit de pétrole à travers le territoire biélorusse", a ajouté le chef du Kremlin.

De son côté, l'Union européenne a très mal pris ce nouvel incident frappant l'approvisionnement énergétique européen. Un porte-parole du commissaire à l'Energie a estimé que ce contentieux "n'allait pas améliorer la réputation de la Russie comme fournisseur fiable". Le commissaire européen lui-même, Andris Piebalgs, a appelé "les deux parties impliquées à trouver rapidement une solution mutuellement acceptable et à rétablir sans attendre les livraisons de pétrole à l'UE".

Pour autant, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime qu'il n'y a "pas de risque que la fourniture de produits aux consommateurs finaux soit interrompue". "Il n'y a apparemment aucun impact sur les raffineries dans les pays concernés, juge l'AIE, dans la mesure où elles ont des stocks de travail de plusieurs jours." Selon l'agence, si la fermeture de l'oléoduc devait perdurer, les raffineries pourraient se fournir en brut par d'autres moyens et certaines d'entre elles s'organisent déjà pour se fournir via la mer Baltique ou d'autres oléoducs.

L'absence d'inquiétude de l'AIE semble partagée. Le baril de Brent de la mer du Nord a atteint ce mardi son plus bas niveau depuis le 14 juin 2005, à 53,64 dollars le baril, en baisse de 1,96 dollar par rapport à sa clôture de lundi soir. A New York, le baril de light sweet crude a cédé 2,21 dollars pour tomber à 53,88 dollars, au plus bas depuis la même date.

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