Transports, énergie : la grève du 14 novembre s'annonce dure

Les transports ferroviaires dans toute la France comme ceux de la région parisienne devraient être assez perturbés. Dans les entreprises concernées, les directions essayent de restaurer le dialogue et d'éviter la grève.

Journée noire en perspective le 14 novembre en France. A la SNCF, sept des huit syndicats de cheminots (CGT, Sud Rail, Unsa, FO, CFTC, CGC, CFDT) ont appelé à une grève reconductible contre la réforme des régimes spéciaux de retraite à partir du mardi 13 novembre à 20 heures. La Fgaac (conducteurs autonomes) ne s'est pas jointe au mouvement.

De son côté, la direction de la SNCF a cherché à contrer le mouvement. L'entreprise ferroviaire, qui espère isoler le noyau dur (CGT, Sud Rail, FO), tient en main une enquête Ipsos selon laquelle "une grande majorité de cheminots estiment que la réforme est inéluctable et se montrent ouverts à la négociation". Les conclusions du sondage, réalisé du 4 au 6 octobre, sont reprises dans le journal interne de la SNCF.

Et, jeudi, dans une démarche inhabituelle, la présidente, Anne-Marie Idrac, a écrit à chacun des 160.000 cheminots pour leur faire part des "propositions concrètes" de la direction de la SNCF sur la réforme. Une réunion est programmée ce vendredi, tout comme celle prévue dans le cadre du préavis de grève des sept fédérations de cheminots.

Dans les transports parisiens, sept syndicats de la RATP (CGT, Sud, Unsa, indépendants, FO, CFTC, CFDT) sur huit ont appelé à une grève reconductible à partir du 14, à l'exception de la CFTC et de la CFDT, qui souhaitent une grève de 24 heures.

Des perturbations sont aussi à prévoir chez EDF ou GDF. Les cinq fédérations représentatives de l'Energie appellent à une grève le 14 novembre contre la réforme des régimes spéciaux, seules la CGT et FO se prononçant pour un mouvement reconductible avec possibilité de coupures d'électricité ciblées ou, à l'inverse, le rétablissement symbolique de lignes coupées pour des personnes démunies qui n'ont pas payé leurs factures.

Le patronat des industries électriques et gazières a affirmé ce vendredi sa volonté de poursuivre le dialogue avec les syndicats sur les régimes spéciaux de retraite, après une première rencontre qui s'est soldée jeudi par un appel à la grève de tous les syndicats. Dans un communiqué, l'Union française de l'électricité (UFE) et l'Union nationale des employeurs de l'industrie gazière (UnemiG), qui fédèrent près de 140 entreprises, se disent "prêtes à poursuivre le dialogue", affirmant que les employeurs ont fait jeudi "des propositions concrètes sur les mesures d'accompagnement de la réforme que les organisations syndicales n'ont pas retenues".

Les employeurs se déclarent "disponibles" pour reprendre "à tout moment et le plus tôt possible" les discussions, qui ont notamment porté sur "la création d'un complément de retraite pour les salariés et d'un plan d'épargne retraite collectif (Perco)", "la spécificité des métiers", "l'emploi des seniors", "les éléments de rémunération liés à la retraite", "la réduction de la durée minimale de service pour bénéficier du régime spécial", "le rachat d'année de cotisation pour études", les "petites" pensions, et "la prise en compte du handicap et de la pénibilité".

Ce mouvement du 14 novembre sera suivi le 20 novembre d'une grève des fonctionnaires sur la question du pouvoir d'achat et d'une grève du monde judiciaire le 29 novembre contre la réforme de la carte judiciaire.

La première grève "d'avertissement" du 18 octobre a été très suivie, notamment dans les transports, où près de trois quarts des salariés avaient cessé le travail.

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