Inflation : Jean-Claude Trichet inquiet

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) s'est inquiété dimanche des risques de déclenchement d'une spirale inflationniste au sein de la zone euro sans pour autant donner de précisions sur l'orientation de la politique monétaire pour les mois à venir.

Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, s'est inquiété dimanche des risques de déclenchement d'une spirale inflationniste au sein de la zone euro, sans pour autant donner de précisions sur l'orientation de la politique monétaire pour les mois à venir. "Nous avons un risque d'effets de second tour avec les augmentations de pétrole que nous avons eues (...) On a un risque de voir une spirale inflationniste se déclencher", a-t-il déclaré lors de l'émission.

Le président de la BCE s'est refusé à donner plus de précisions sur la politique de taux d'intérêt de la Banque centrale européenne. "Je ne dirai rien de plus que ce que j'ai dit au nom du Conseil des gouverneurs. Nous avons eu des chiffres récents qui confirment complètement le diagnostic que j'avais fait lors de notre dernière conférence de presse", a-t-il dit. "Nous faisons ce que nous devons faire pour assurer ce que notre mandat nous demande et ce que nos concitoyens nous demandent, c'est-à-dire assurer la stabilité des prix", a-t-il poursuivi.

A l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs, le 11 janvier, la BCE a maintenu ses taux directeurs inchangés tout en soulignant que sa politique monétaire restait "accommodante" et la croissance européenne "robuste". Depuis décembre 2005, la BCE a procédé à six hausses de 25 points de base de ses taux directeurs, portant son taux de refinancement de 2% à 3,5%.

Ce durcissement de la politique monétaire de la BCE s'est accompagné d'une appréciation de l'euro dont Jean-Claude Trichet a reconnu qu'il était fort. L'euro "est fort, il doit inspirer confiance et il inspire confiance", a-t-il déclaré.

Interrogé sur les critiques dont la BCE fait l'objet dans le cadre de la campagne présidentielle en France, Jean-Claude Trichet a répondu: "Je dois dire que je ne vois pas un seul autre pays dans lequel on ait eu un phénomène de ce genre. Je dois dire que le fait qu'il y ait eu cette observation a conduit tous les autres gouvernements à exprimer leur soutien (à l'indépendance de la BCE)."

Le président de la BCE a aussi appelé à une meilleure maîtrise des finances publiques au sein de la zone euro.

"Au niveau de la France comme de beaucoup de pays de la zone euro, nous avons un niveau de dépenses publiques en proportion du produit intérieur brut, de déficit et de taxation, qui est trop élevé par rapport à ce que serait un optimum économique nous donnant le plus de croissance possible et le plus de créations durables d'emplois et le plein emploi", a-t-il conclu.

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