Le Yen pourrait éviter les critiques du G7

Alors que démarre la réunion du G7 en fin de semaine, les ministres des grandes économies sont divisés sur la façon d'aborder le problème de la dépréciation du yen. Ce qui pourrait prémunir la devise d'une action commune.

La devise japonaise ne sera pas nécessairement au menu du G7 en fin de semaine. Certes, le yen s'inscrit actuellement à un plus bas depuis vingt ans face aux principales autres devises, ce qui fait enrager ses partenaires commerciaux. Mais durant la réunion du G7 qui se tient vendredi et samedi à Essen, en Allemagne, la devise nipponne pourrait bien éviter un réquisitoire en bonne et due forme de la part des grandes économies mondiales. Car si elles souffrent toutes de la concurrence des produits japonnais bon marché, ces dernières ne s'entendent pas sur les raisons et les solutions à apporter à la faiblesse du yen.

Selon le secrétaire au Trésor Hank Paulson, ce recul est lié à la fois aux mécanismes économiques japonais, en particulier la faiblesse du taux d'intérêt directeur ainsi qu'à un revirement dans la composition des portefeuilles monétaires, plus qu'une manipulation implicite du gouvernement. Hank Paulson juge ainsi que la valeur du yen est déterminée par "un marché large et concurrentiel". De plus, les Etats-Unis restent évidemment davantage préoccupés par le déficit de leur balance commerciale avec la Chine lié à la faiblesse du yuan.

De leur côté, les Européens sont plus virulents. "Nous estimons que la reprise conjoncturelle que traverse actuellement le Japon doit se refléter dans le taux de change du yen", a récemment jugé Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe qui rassemble les grands argentiers de la zone euro. Le taux directeur au japon reste à un niveau très bas, à 0,25%.

Il est donc peu probable qu'un mouvement commun s'organise pour lutter contre la faiblesse du yen. Et les Japonnais l'ont bien compris. " Les Américains ne souhaitent pas mettre le Japon sous pression, car la Chine est un problème bien plus important", a déclaré Takatoshi Ito au Financial Times, membre du conseil fiscal et économique nippon. "Les Européens sont frustrés à cause de cette parité défavorable. Je comprends mais ce n'est pas comme s'il y avait des enjeux commerciaux majeurs", ajoute-il.

Jeudi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, doit s'exprimer après la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE. Le vice-président de la Banque du Japon (BoJ), Kazumasa Iwata, doit également prononcer un discours ce jour-là.

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